2006, film d’Eric-Emmanuel Schmitt

avec Catherine Frot, Albert Dupontel et Jacques Weber

 

 

 

 

L’histoire

Odette travaille le jour au rayon cosmétiques d’un grand magasin et coud le soir des plumes sur des costumes de revues parisiennes. Veuve, elle héberge encore un fils coiffeur détonant et une fille rebelle écorchée vive. Elle rêve de rencontrer son auteur de romans préféré, à qui – pense-t-elle- elle doit son optimisme.
L’écrivain parisien, en crise de milieu de vie, va débarquer dans sa vie de façon inattendue.

 

Le film

Certains critiques diront sans doute que ce film est un énième feel-good movie un peu niais. C’est leur droit. Mais, d’un point de vue Ennéagramme, ce film est un trésor. Nous sommes dans le monde Peter Pan. Pour survivre dans un quotidien rébarbatif, il faut se créer un monde imaginaire dans lequel on voyage par intermittence, pour y puiser des forces, du bonheur et de la joie. C’est regarder le vrai monde d’un peu plus haut, avec un regard tendre et bienveillant, un peu comme dans un conte de fées.

 

Le Profil Ennéagramme 7

Parfois décrit à son pire comme un narcissique égocentrique. Certes, mais la plupart du temps, le Profil 7 aime les gens, il aime les rencontrer, les comprendre et mettre de la lumière sur leur chemin. Il est même, assez souvent, gai comme un pinson, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Une sorte d’acier sur la paroi duquel ricochent tristesse, mélancolie et vicissitudes de la vie quotidienne. La plupart des représentants de ce profil disent qu’ils se réveillent pour essayer de d’égayer la vie personnes qu’ils rencontrent. Odette Toutlemonde est de cet acabit, une bonne fée. Veuve, elle cumule ses deux métiers en chantant. Pimpante, elle stimule le moral de ses clientes. Dans ce désir de « faire plaisir », il a parfois confusion entre le type Sept et le type Deux qui lui, cherche à « rendre service ». La différence se voit bien, ici. Elle appréhende rapidement le désarroi de la cliente, trouve mentalement le mot qui rebooste, l’énonce sur un ton amical, s’efforce de transmettre une dynamique positive, tout en se gardant bien de s’impliquer émotionnellement. On est dans le monde de la délicatesse, du sensible, pas dans une ouverture du cœur empathique.

 

Affectivement, Odette raisonne. La proposition de lien amoureux qui lui est faite n’est pas « raisonnable » au sens propre. Donc, non merci, pas d’amourette ! Elle va prendre en compte tous les éléments du problème : le chéri, sa femme, l’amant de sa femme, son éditeur, son fils et, de l’autre côté, sa vie à elle. Et hop, on met tout cela en équation, on convoque tout le monde, et on décline la meilleure solution. Ce qui décrit plutôt pas mal à la fois Odette et les représentants du type 7 : trouveurs de solutions.

 

 

Le sous-type survie

La notion de « clan » est parfaitement illustrée ici. La vie d’Odette se cantonne à sa maisonnée avec ses enfants, à deux véritables amies professionnelles, et à quelques contacts sympathiques avec les voisins de palier. Le monde se limite à ce petit nombre. Et, dans ce monde, Odette transmet sa joie de vivre, quels que soient les aléas de la vie. Pour remplir tous les critères habituels de la définition de ce sous-type, il manque deux ou trois bonnes copines avec lesquelles aller boire un coup et s’amuser à droite à gauche, mais l’essentiel est là, elle est heureuse dans ce monde restreint et ne prétend pas à plus.

Par ailleurs, elle résiste à la tentation de succomber au lien que lui propose son prétendant. Pas sûr qu’un représentant de du sous-type tête-à-tête ne se soit pas abandonné dès la première ouverture…

 

Charmant, tendre, ce film est à prendre au deuxième degré. La banalité de certaines situations « cliché » s’efface devant la sensibilité et la force de vie qui les imprègnent. Catherine Frot est épatante, Albert Dupontel étonnant et les second-rôles cohérents. On ressort ragaillardis et plein d’entrain. Que demander de plus ? Bon film !

 

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