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Film de Christophe Barratier, 2004

avec Gérard Jugnot

 

L’histoire

1949, pensionnat de garçons à personnalité difficile dans un coin perdu de France.

Gérard Jugnot y incarne le rôle d’un surveillant. Les traits classiques du profil Deux tête-à-tête sont exprimés subtilement dans ce film. Quand il arrive au pensionnat, Gérard Jugnot débarque dans un environnement très carré où la rondeur de son profil se détache : bonhomie, générosité, diplomatie pour un mieux-être des enfants, spontanéité à entrer en relation, besoin de protéger.

En d’autres lieux, on voit bien comment ce personnage aurait pu basculer dans une forme de maternage. Même s’il a le verbe agile, on sent bien chez lui un tempérament plus émotionnel qu’intellectuel. Gérard Jugnot arrive à obtenir avec adresse ce qu’il veut d’un directeur acariâtre, en trouvant les mots appropriés.

Ennéagramme profil Deux

Ce film souligne également la relation privilégiée que les profils Deux peuvent avoir avec les enfants. Comme le dit Claudio Naranjo[1] : « Le Deux va se sentir souvent attiré par les enfants : non seulement ce sont de petits sauvages sans contrainte, mais ils ont aussi besoin d’être protégés. Ils entretiennent l’orgueil des Deux dans le sens où ils ont beaucoup d’amour à leur offrir tout en satisfaisant indirectement leur besoin d’amour. » Belle définition du héros de ce film.

Sous-type tête-à-tête

Le tête-à-tête est bien présent ici : avec chacun des quatre enfants principaux, avec le directeur, avec son soliste et également avec sa chorale. C’est une illustration rare au cinéma que cette situation de tête-à-tête entre une personne et un groupe. Le souci de vouloir créer un lien privilégié va le déborder : quand il courtise la mère de Morange, le soliste, il essaie de se faire un allié du fils en l’incitant à améliorer la relation avec sa mère, et un allié de la mère en lui parlant des qualités de son fils. Le fait de se mettre en empathie avec chacun des deux –et d’oublier de nommer clairement ses intentions- va générer une ou deux situations cocasses. Ce film incarne bien le côté passionné des tête-à-tête. On sent bien que, quand il compose sa musique ou quand il anime sa chorale, plus rien au monde n’existe, il ne fait plus qu’un avec sa musique.