Au delà de sa mort, il y a dix-huit mois, David Daniels nous a légué un bijou, qui sortira en France aux Editions Grancher au printemps 2022 : L’Ennéagramme, les relations et la vie de couple.
 
 

Extrait N°1 : La Préface du Dr Daniel Siegel, Professeur en Médecine, spécialisé dans les neurosciences.

 

Préface du Dr Daniel J. Siegel

 

Ce livre est le fruit de la sagesse accumulée au cours de centaines de séminaires Ennéagramme, de quarante ans d’expérience en thérapie, et de la dévotion d’un homme qui a consacré sa vie à améliorer la vie des autres. Professeur en médecine, David Daniels était un homme exceptionnel, capable d’embrasser les autres pour ce qu’ils étaient vraiment. Il avait une capacité incroyable à se connecter aux autres, à leur faire dire l’essentiel et à les pacifier émotionnellement. C’était toute sa vie, à la fois personnellement et professionnellement.

 

Faire des relations sa priorité numéro un le rendait différend. David croyait que c’est l’amour, nos relations, et l’amour que nous vivons dans nos relations qui nourrissent notre moi intérieur, et qui fournit le fondement nécessaire à une vie profondément satisfaisante.

 

Par son aptitude à inspirer la réceptivité (une sorte de pleine conscience relationnelle), il a transformé ce que je comprenais comme un processus de croissance en un sentiment de plénitude de la vie. J’ai connu David quinze ans avant sa mort. Nous étions deux psychiatres, l’un et l’autre sortis des sentiers battus, cherchant tous les deux à intégrer la science aux traditions contemplatives.

 

Nous avons continué à nous rencontrer, à enseigner ensemble, et à apprendre l’un de l’autre, dans un groupe de travail que nous appelions avec affection « le Brain Group ». Avec Laura Baker, Denise Daniels, et Jack Killen, le Brain Group essaye de traduire le vocabulaire de l’Ennéagramme (système basé sur notre réactivité émotionnelle et nos motivations instinctives) en une nomenclature scientifique moderne s’appuyant sur la neurobiologie, mon champ d’expertise.

 

Il s’agit notamment de voir ce qui se joue entre le tempérament inné et la neuroplasticité expérientielle. Comment nos cerveaux sont façonnés à la fois par la génétique et les facteurs interpersonnels. Pendant ces quinze années, David et moi nous sommes mutuellement soutenus tandis que nous intégrions nos connaissances de la psychiatrie occidentale aux pratiques plus contemplatives de la méditation, aux expériences de pleine conscience et au processus de retrouver l’unité de l’être.

 

Les mots de ce livre sont à la fois ceux du scientifique, de l’expert en sciences comportementales et du bâtisseur de meilleures relations qu’était David. Écrit au cours des sept dernières années de sa vie, ce livre est imprégné de la sagesse qui était devenue la sienne. Acceptez ces mots d’un sage des temps modernes et laissez la lumière de David vous inspirer et vous guider vers la plénitude et le bien-être.

 

 

Extrait N°2 : Comment l’instinct social influence les relations

 

Ici, l’attention et l’énergie se dispersent dans des groupes, dans l’adaptation et l’appartenance, parce que notre nature tribale – notre instinct d’appartenir – est essentielle à notre survie. Nous ne sommes pas des créatures conçues pour être seules. Notre survie même dépend de l’appartenance, de l’existence d’un « nous » et des dynamiques du groupe. Il y a ici une diffusion de l’énergie, qui peut favoriser un peu de fraîcheur énergétique dans les relations, et une fraîcheur aussi au moment de la connexion aux autres, contrairement à la qualité énergétique plus intense de l’instinct sexuel.

Le talent de l’instinct social est de posséder une forte propension à s’adapter et à se conformer. Afin d’appartenir, on a besoin d’être jugés acceptables par chacun des autres et par l’ensemble du groupe en question. Savoir nous conformer aux attentes du groupe garantit notre réussite dans une communauté, si tant est que ce soit possible. 

Il est vital de faire partie d’un groupe, de contribuer, et de s’adapter. Ce comportement instinctif se soucie de la cohésion, du fonctionnement et de l’efficacité du groupe. Ceux qui fonctionnent avec l’instinct social dominant consacrent plus d’énergie à trouver leur tribu – que ce soit à travers la religion, des groupes partageant les mêmes idées, des causes communautaires, la politique et la société plutôt qu’aux intérêts personnels individualisés.

 

Exemple de contre-expression du sous-type social

 

Comme mentionné précédemment, il y a des contre-expressions – des contre-tendances – à chacun des trois instincts. Cela signifie que nous faisons en fait le contraire – nous nous opposons à l’intelligence de cet instinct – pour un certain nombre de raisons. Nous pouvons retrouver la source des contre-tendances dans nos propres problèmes non résolus, nos frustrations, et même dans notre côté sombre non guéri. Nous pouvons par exemple être préoccupés par l’idée de nous joindre à un groupe particulier, mais ne pas le faire en raison de sentiments de faiblesse inconscients, qui nous sabotent. Le mot crucial ici est « préoccupation ». La préoccupation est ce qui nomme réellement notre instinct dominant, que nous agissions selon lui ou pas, que nous l’exprimions ou pas. Par exemple :  nous pouvons faire une overdose et un burnout, et finir par nous retirer d’un groupe par pur épuisement. Mais nous y pensons quand même tout le temps !  Bien que le fait d’avoir quitté le groupe puisse nous donner le temps de récupérer, cela ne signifie pas nécessairement que notre instinct dominant a changé. Encore une fois, le mot crucial, ici, est « préoccupation ». Si nous n’y prêtons pas suffisamment attention, l’instinct dominant comme sa contre-expression peuvent diriger nos vies de façon excessive dans une seule direction.

 

Extrait N°3 : Introduction de David Daniels

 

L’Ennéagramme est un système qui décrit comment la nature humaine est organisée de l’intérieur vers l’extérieur. C’est bien davantage qu’une simple typologie comportementale, c’est un modèle de sagesse. Je n’avais pas idée, quand j’ai découvert l’Ennéagramme il y a des années, qu’il transformerait ma vie à ce point.

 

Au début, il m’était difficile de reconnaître publiquement mon intérêt pour l’Ennéagramme. Il avait clairement une dimension spirituelle et il pâtissait d’un manque de reconnaissance académique sur laquelle m’appuyer. Comme j’étais issu d’un milieu médical universitaire structuré, imprégné de science empirique et de méthodes cartésiennes, j’ai suivi ma formation Ennéagramme incognito pendant 18 mois avant de faire mon coming out.

 

Par ailleurs, j’avais découvert que les mondes de la psychiatrie et de la psychologie pouvaient avoir tendance à catégoriser les gens en fonction de stéréotypes à connotation plutôt négative, tels que paranoïaques, sociopathes ou narcissiques. Du coup, je me refusais à catégoriser les gens. Et puis, j’ai fini par trouver le système de l’Ennéagramme si pertinent, si profondément perspicace – si LIBÉRATEUR que finalement, j’ai fini par témoigner publiquement de mon intérêt pour lui.

 

L’Ennéagramme est l’outil de connaissance de soi le plus profond que j’aie rencontré en 50 ans de pratique comme médecin, thérapeute, professeur, conférencier, enseignant et auteur. Il nous enseigne avec beaucoup de sagesse les similitudes et les différences entre les uns et les autres.  L’étude de l’Ennéagramme nous aide à construire, améliorer et maintenir des relations aimantes, intimes et satisfaisantes. Il le fait en nous révélant, assez précisément, pourquoi nous sommes ce que nous sommes, et pourquoi nous agissons comme nous agissons, nous transmettant une profonde compréhension de nous-mêmes et des autres. Il offre une cartographie cohérente pour nous aider à déconstruire nos mécanismes de défense, (comment notre profil tend à réagir lorsque nous nous sentons menacés) pour reconnaître nos qualités essentielles, et nos talents particuliers.  Sans cette compréhension, la qualité de nos relations peut s’avérer un pari.

 

Bonne lecture !