de James Cameron, 1998, USA

avec Leonardo di Caprio et Kate Winslet 
 
L’histoire
 

Southampton, 10 avril 1912, le Titanic, réputé insubmersible, appareille pour son premier voyage vers New York. Quatre jours plus tard, de nuit, il heurte un iceberg. À son bord, un artiste sans le sou tombe amoureux d’une jeune fille de bonne famille.

 

Analyse des sous-types

Comme toujours, la réussite est au rendez-vous lorsque les trois champs des sous-types sont valorisés. 

 

• En survie : il est question de vie et de mort, de bien-être et de froid glacial. Par exemple, les chaudières sont impressionnantes, elles entraînent l’hélice qui donne de la vitesse, puis la caméra nous montre l’étrave qui fend les eaux. La qualité des images nous donne chaud à la vue des unes et nous rafraîchit à la vue de l’eau.

 

• En tête-à-tête : une bien belle histoire d’amour

 

• En social : il s’agit d’un « événement », de classes sociales bien différenciées, donc de sous-groupes à l’intérieur du groupe. On est éberlué de découvrir combien, il y a seulement un siècle, les normes sociales étaient si compartimentées. Les 3ème classes devaient même passer un examen médical de salubrité avant de passer à bord !

 

Ces trois domaines vont s’entremêler pendant trois heures, rendant l’ensemble équilibré.

 

Analyse de certains personnages 

 

• Brock Lovett, océanographe, profil Sept s’est lancé dans l’aventure de l’exploration sous-marine de l’épave, pas pour la gloire, mais pour l’excitation que cela lui procure.

 

• Charlie, expert en robots sous-marins, a un rôle de Six contre-phobique. Il émet d’abord des doutes sur la possibilité que Rose puisse être celle qu’elle prétend être, puis il ne peut résister à la tentation de l’abreuver des détails techniques du naufrage, sans trop se préoccuper des émotions qu’elle peut ressentir.

 

• Ruth, la mère de Rose, incarne un profil Un social assez raide…

 

• Cal Hockley, le fiancé, a un rôle de Trois social assez détestable.

 

• Molly Brown, (Kathie Bates), profil Deux bien sympathique, venant notamment au secours de Rose en changeant de sujet lors du premier repas. Puis, elle va penser à habiller Jack pour le dîner. En empathie avec lui, elle compare ce qui l’attend à une descente dans une fosse aux lions. Dynamique et pétulante  tout au long du dîner, elle va se moquer gentiment de ce monde social qu’elle ne prend pas au sérieux. C’est elle aussi qui, dans son canot de sauvetage, va vouloir venir en aide aux rescapés dénués d’embarcation,  sans succès les autres ne voulant pas risquer leur vie, le sauvetage risquant de faire chavirer le canot.

 

• Mr Andrews, l’architecte naval, profil Sept social, a, lors de la construction du bateau, laissé son optimisme prendre le pas sur une sécurité 100%, même s’il a des excuses compte-tenu des normes de l’époque.

 

Intéressons-nous maintenant à une conversation entre Mr Bruce Ismay, Trois social, concepteur de l’idée du bateau et le capitaine Mr Moody, profil Neuf survie. Mr Ismay a voulu un paquebot si grandiose et si luxueux que sa suprématie ne puisse être dépassée.

Il a trouvé le nom du Titanic car il voulait évoquer la grandeur et le luxe à l’état pur… 

 

– Mr Ismay : «  La presse doit s’éblouir devant la vitesse du Titanic. Nous devons leur fournir du nouveau à imprimer. Ce voyage inaugural du Titanic doit faire les gros titres. » 

– Le capitaine : «  Je préfère ménager les moteurs avant qu’ils ne soient rodés. »

– Mr Ismay : « Mais quelle glorieuse traversée finale feriez-vous si nous arrivions à New York mardi soir, à la surprise générale…Être dans les journaux du matin. Prendre votre retraite en fanfare… » 

 

Le ver est dans le fruit : le sous-type social a vendu au sous-type survie une graine de vanité sociale. Les capacités d’influenceur du sous-type social vont faire leur travail et le sous-type survie va oublier sa prudence habituelle et son intuition professionnelle pour contribuer à faire la une des journaux… Plus tard, nous apprendrons que la moitié des canots de sauvetage avaient été enlevés, « parce que le pont aurait eu l’air trop encombré ! » 

 

• Jack, profil Sept  tête-à-tête, au verbe vif, se voit comme une herbe folle ballottée par le vent. Ses premiers sentiments à l’égard de Rose passent par le mental : « Je me suis d’abord demandé ce qui a bien  pu arriver à cette jeune femme pour qu’elle se sente si mal dans sa vie ? » Puis, alors qu’elle évoque les vicissitudes de son existence, en bon tête-à-tête, il va droit au but avec la seule question importante à ses yeux : « L’aimez-vous ? » Les tête-à-tête ont toujours eu ce besoin de discuter sans chichis du fond de la vie de leur interlocuteur mais, à l’époque, cela était, ô combien, inconvenant !!  Par ailleurs, quand il raconte sa vie, on le sent libre de partir vers l’horizon à l’improviste au gré de sa soif de liberté : « Je n’habite nulle part, je voyage et je travaille au fil de mes voyages. J’adore me réveiller le matin sans savoir ce qui arrivera, ni qui je rencontrerai. La vie est un cadeau et je ne veux pas la gâcher. On ne sait jamais quelles cartes elle nous donnera ensuite. Profiter, pour faire en sorte que chaque jour compte… » Grâce à Molly, tous les convives vont trinquer à cette devise (qui n’est pas sans rappeler celle du Cercle des Poètes disparus).

 

• Rose, profil Quatre en tête-à-tête, se révèle mélancolique au début : ses fiançailles vont la condamner à la vie qu’elle abhorre : les obligations sociales qui font son quotidien : «  Une suite infinie de sorties avec cotillons, yachts et matchs de polo. »  En son for intérieur, elle se sent face à un grand précipice dont personne ne se rend compte. Schéma assez classique du profil Quatre : ce qu’ils donnent à voir au monde ressemble peu aux tsunamis émotionnels qu’ils vivent à l’intérieur. Quand Jack lui en parle, elle est fascinée à l’idée de monter à cheval comme un homme, une jambe de chaque côté, de mâcher du tabac comme un homme et de jurer comme un homme. Le mot intrépide est plutôt utilisé comme appellation du profil Quatre en survie, mais tout au long du film, Rose va se montrer intrépide, voire téméraire, dans sa relation en tête-à-tête : vivre sa passion, sortir des sentiers battus et au diable les convenances.

Ce rôle est intéressant, on voit bien comment les représentants de ce profil peuvent renverser des montagnes, avec leur coeur comme moteur, lorsque leurs trois centres d’intelligence sont alignés.

 

Rose et Jack : en tête-à-tête l’un comme l’autre, ils ont peur que l’élan qui les anime ne s’éteigne. Ils vont donc se laisser embraser par cette énergie passionnelle, « vers les étoiles »,  comme elle le demande…

 

Les années ont passé et le film se regarde encore bien, malgré quelques longueurs. La qualité de l’image et du son ainsi que les prises de vue sur les différents espaces du bateau aident à garder notre attention intacte. Par moments, on s’y croirait… Bon film !

 

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