The Undoing

2020, de David Kelley, avec Nicole Kidman, Hugh Grant et Donald Sutherland

Série en six épisodes d’une heure. Actuellement sur Canal +.

 

L’histoire

Grace Sachs est une femme qui vit la vie dont elle a toujours rêvé. Thérapiste à succès sur le point de publier son premier livre, elle a un mari aimant et un fils qui fréquente une école…

 

Analyse

Il y a des séries qui nous montrent des profils plutôt « à l’état brut » (Comme The Shield dont nous parlons par ailleurs), et il y en a d’autres qui nous proposent des personnages plus mûrs et plus subtils. The Undoing est dans ce registre.

 

Nicole Kidman y est épatante en Profil Un sous-type tête-à-tête dans une histoire ou le blanc et le noir se mêlent, situation pas vraiment facile à vivre pour un Un. Son mari est coupable d’adultère et de mensonges divers. Mais meurtrier ? Les six épisodes nous font vivre les affres de Grace, dont une partie d’elle-même l’aime toujours, une autre se sent trahie, une autre ne veut pas le laisser accuser de quelque chose qu’il n’aurait pas fait, une autre doit tout faire pour protéger son fils de 12 ans et la dernière est en colère. Finalement, elle flotte… C’est à dire que, contrainte et forcée, elle est condamnée à l’attente. L’inconfort de l’incertitude. Tout ce que détestent les Un. Mais l’humain n’est pas une science exacte. Nicole Kidman va nous interpréter avec brio l’accueil du présent alors qu’elle est brassée d’émotions contrastées. Au début de la série, l’alchimie du type et du sous-type est équilibrée. Avec ses patients, notamment, elle alterne écoute, intensité de présence et fermeté. Grosse qualité de pouvoir dire ce que l’on a à dire rudement, tout en gardant sa féminité. Pendant la deuxième partie de la série, le Un prend le dessus sur le sous-type en tête-à-tête. L’un est au service de l’autre. Et finalement… je en vous dit pas, ce serait spoiler.

 

Le talent du réalisateur consiste à nous transmettre l’épaisseur des ressentis de Grace dans un tempo qui n’est ni lent ni rapide, mais qui semble être le bon rythme pour suivre son évolution. En se laissant prendre, il est assez facile de s’identifier à cette femme en désarroi mais bien dans ses bottes, solide dans son corps, même si malmenée dans cette période de vie.

 

Hugh Grant est incroyablement juste dans son rôle de Trois social, décalé de ses rôles de beau gosse habituels. Il va déployer une kyrielle d’ajustements en fonction de l’interlocuteur et nous allons avoir droit à ce scénario – hélas récurrent – du Trois qui perd son boulot et qui va faire comme d’habitude pour que personne ne le sache dans sa sphère privée.

 

À 85 ans !!, dans le rôle du père de Grace, Donald Sutherland est extrêmement attachant dans un profil Huit social protecteur.

 

Parmi les autres rôles, celui de l’avocate, également Huit social, donne un éclairage intéressant de ce profil. On gardera en mémoire le ton avec lequel elle nous donne la définition de son métier d’avocate pénaliste : « Je ne fais qu’une chose : brouiller les pistes. »

 

L’intrigue est bien menée et le suspense dure jusqu’au bout. Les prises de vue, souvent en intérieur, sont étonnantes. Les costumes « sonnent » justes au service, l’histoire est plausible et on ne peut qu’être heureux de l’impression de cohérence donnée par l’ensemble.

 

Très bon moment de cinéma. Bonne série !

 

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