Série The Shield

7 saisons de 13 épisodes 2002 à 2008
 
 
 
 
L’histoire

Policier. Époque contemporaine, Los Angeles, un commissariat dans un quartier chaud. Pour rétablir l’ordre dans les secteurs les plus dangereux, une brigade spéciale de cinq agents utilise des méthodes plutôt expéditives et inhabituelles.                 

Si vous aimez une atmosphère bisounours, passez votre chemin. Ici, c’est cru, parfois violent, dans un climat primaire.
Alors qu’iriez vous faire dans cette galère ?
 
 
Analyse générale
Tout le monde est sous stress, dans ce commissariat. Et donc, la réactivité des profils est bien visible. Comme le réalisateur a pas mal bossé les structures de caractère (Ennéagramme ou autre), l’étude de la personnalité des personnages est à la fois simple et pertinente.
De plus, les relations entre les uns et les autres sonnent juste. En clair, un bon cocktail de personnage tous typiques de leurs profils et leurs inter relations également bien représentatives.
En termes de sous-type, on est plongé dans un univers survie +++ : clan, sécurité, chaleur humaine, solidarité, territoire… On en apprend long sur ce sous-type, ses vicissitudes et ses qualités.
 
 
Les profils
 

• Vic Mackey, c’est le chef de la brigade de choc. Michael Chiklis a gagné plusieurs récompenses pour ce rôle. Comment s’attacher à cet inspecteur aux pratiques condamnables ? Pratiques qui dérangent et qui font tout le sel de la série. Comme tout n’est jamais tout blanc ou tout noir, Mackey se révèle au final un personnage complexe et relativement attachant.

 

Profil Huit survie. Pur jus. Tout y est : protecteur de sa famille et de ses gars, colère à fleur de peau, impulsif… C’est même une des premières fois ou le mot vengeance, souvent associé au Huit, prend son sens. Avec une certaine noblesse, contrairement à l’usage habituel de ce mot.

Énergie considérable, aucun respect pour l’autorité, surtout quand elle est incarnée par un col blanc qui reste dans son bureau sans aller sur le terrain. Castagne et compagnie. Heureusement, il y a des nuances. Si l’objectif est d’assurer la sécurité du quartier et qu’on ne peut pas vaincre le crimes, la prostitution et le trafic de drogue à soi tout seul, il vaut mieux connaître le milieu. Comme il s’agit d’un Huit survie, le téléphone est mis de côté et c’est physiquement qu’il va voir ses contacts. Parce que c’est au contact qu’il peut ressentir, créer un lien, connaître la vérité. Sur place, physiquement. Et sans vouloir jouer au Parrain, il protège les uns, fait peur aux autres et finit par avoir le meilleur taux de résolution de crimes du comté. Tout le monde sait que ses méthodes sont à la limite de la déontologie, mais les résultats sont là. Grâce à lui et à son équipe, les gens dorment mieux le soir grâce à sa gestion de la délinquance. Admiré par les uns, détesté par les autres, évité par d’autres.
 
 
• Shane Vendrell est son adjoint. Profil Six contrephobique, d’une loyauté jusqu’au-bout-du-monde avec son chef et ami de base Huit. Le schéma est classique mais toujours intéressant. Chez le Six, où se trouve l’équilibre entre vénérer, faire confiance aveuglément,  suivre le chef Huit dans tous les coups et écouter à l’intérieur de soi sa vérité propre ?
Le langage corporel est étonnant, notamment les yeux qui scannent…
 
• David Acaveda, c’est le commissaire. Profil Trois social qui veut devenir conseiller municipal et qui multiplie les ronds de jambe pour ce faire. L’antagonisme entre Mackey Huit survie et Acaveda Trois social est conforme aux prévisions. Je rappelle que les personnages proposés ne sont pas des modèles de développement personnel. Donc les schémas relationnels sont étonnamment conformes aux prévisions. Là, ça va fritter. Pendant toute la série, les deux vont se tourner autour, se rentrer dedans, se parler vertement et mine de rien, finir quand même par s’apprécier d’une certaine façon. Une sorte de jeu du chat et de la souris musclé, sanguin et testostéroné !
 
• Dani, sergente, profil Neuf tête-à-tête, magnifiquement incarnée par Catherine Dent. Comme elle est la seule de ce sous-type, sont tête-à-tête se remarque plus facilement, par opposition aux autres. Langage corporel très intéressant autour de la force tranquille : ces attitudes où elle fait le dos rond et où l’on ressent ses tripes qui remuent, l’agressivité qui monte, tout en gardant une douceur extérieure relative. Elle incarne aussi cette puissance corporelle constante. Merci à ces séries de nous faire vivre le même personnage sur du long terme. Ces éléments ne pourraient pas se percevoir dans un film de deux heures.
 
• Claudette Wyms, inspectrice, profil Un survie. Colère rentrée, droite, soucieuse des choses bien faites et des scènes de crime respectées. Là encore, sur le long terme, l’humanité finit par se voir derrière la cuirasse de l’ordre et de l’intégrité.
 
• Dutch, inspecteur, profil Cinq social. Là encore, très caractéristique du profil. Un côté je sais tout, je suis un expert en criminalité, je connais l’histoire, les motivations et les structures de personnalité des grands criminels. Et j’énerve les autres par mon côté condescendant. Même si mon mental analytique donne de très bons résultats pour faire avouer les coupables. Le contraste entre Huit et Cinq est étonnant illustré par ses relations avec Mackey.
 
• Julien Lowe, stagiaire en cours de formation, profil Un survie. Met une certaine fraîcheur dans ce profil. Animé d’une foi qui le guide, il est surprenant de candeur à certains moments, comme le sont souvent les représentants de ce profil, qui peuvent manquer de secondarité.
 
 
La série a connu un tel succès que le temps d’une ou plusieurs saisons, ont été invité à prendre leur place des célébrités comme Glenn Close ou Forrest Whitaker. Tout au long des épisodes, on se demande si Mackey va finir par se remettre en question et renoncer à ses excès. Je ne vous le dirai pas. Faudra voir pour savoir. Si vous avez le coeur bien accroché.
 
Bonne série !