Film de Claude Zidi Jr, 2022, France
avec Michèle Laroque, Mahammed Belkir, Guillaume Duhesme
Michèle Laroque (Madame Loyseau) est une femme libre, à la répartie joyeuse et enthousiaste. Qui avance et qui aime faire avancer par une sorte de dynamique optimiste. Confrontée à un cancer, elle gardera une légèreté assumée : « Mieux vaut continuer à profiter du Château-Latour et garder mes cheveux jusqu’au bout, plutôt que de me faire soigner pour gagner quelques mois… »
La flèche Un est visible dans le cadre qu’elle pose avec Antoine : c’est droit et c’est carré. Pas d’embrouilles. Et en même temps, on voit bien comment cette intégrité est compatible avec un socle de Base Sept. On peut être à la fois optimiste, entraînant et fun, tout en étant rigoureux et jusqu’au boutiste. Rares sont les rôles de Sept tête-à-tête qui sortent de la caricature et proposent, comme ici, une version adulte de cet archétype.
Antoine
Par défaut, le sous-type en tête-à-tête devient logique. Il n’est ni survie : aucun « amour de la tribu » comme son frère ou ses amis du quartier ; aucun indice du sous-type social non plus. Comme sa professeure, il a soif de trouver sa voie, sa vocation.
Le profil Sept se dégage facilement : il pige vite, compte vite, esquive les situations contraignantes ou conflictuelles, préfère s’échapper que d’oser révéler une vérité dérangeante… Et les battles de rap demandent une inventivité impromptue qui nous mène soit au Six, soit au Sept. L’ensemble des autres indices nous mène plutôt vers la piste Sept.
Les sous-types
C’est un des éléments les plus plaisants du film. Le contraste entre la vie d’un quartier de banlieue et les coulisses de l’Opéra de Paris demandait du doigté pour ne pas tomber dans la facilité. Pari réussi : une délicatesse bienvenue permet à l’alchimie de prendre et les émotions sonnent justes.
Didier, le frère
Épatant rôle de Huit survie impulsif, protecteur de son frère, et qui boxe la nuit dans des combats interdits pour gagner de quoi assurer les études d’Antoine.
Les mauvais coucheurs qualifieront ce film de gentillet, les curieux de la nature humaine y trouveront bien d’autres choses intéressantes. Le fil directeur se tient et l’ensemble nous donne de bien belles images d’une large palette d’émotions.
Par ailleurs, comme les deux premiers rôles sont du même type et du même sous-type, on peut voir combien l’influence de l’éducation et du socio-culturel donne finalement deux personnages bien différents.