1990, Film de Gary Marshall
 
avec Richard Gere et Julia Roberts
 

 

L’histoire

Une rencontre sincère entre deux êtres provenant d’univers contrastés. Chacun va éveiller l’autre à une nouvelle dimension de lui-même.  Vivian va lui faire découvrir les sensations, le plaisir des choses simples, la spontanéité, la délicatesse, la chaleur humaine. Edward va lui donner de la confiance en elle, le sentiment d’être belle, du respect, de l’écoute. Il est question d’ouverture de coeur et d’esprit, de prise de risque, de sortir de sa zone de confort, d’assumer certaines de ses fragilités.

 

Les sous-types sont une opposition de style entre Richard Gere, dont on ne voit que le côté sobre et minimaliste de la survie, face à Julia Roberts pétulante dans son tête-à-tête.

 

Pour les types, plusieurs hypothèses demeurent. J’aurais envie de privilégier pour lui la piste Trois, capable de   laisser ses émotions de côté pour mieux atteindre ses objectifs. Et qui va évoluer au long du film dans une registre plus humain, au fur et à mesure de l’ouverture de ses émotions. (La piste Six survie pourrait se discuter aussi, dans le genre requin de la finance qui sait anticiper les fusions/acquisitions).

 

Pour Vivian, l’esprit vif, le sens de la répartie, la prise de risque récurrente genre joueuse de poker capable de miser tapis, me font pencher pour le Six contre-phobique. Si tel est le cas, le mot clé Force-Beauté, fait allusion à transcender sa peur en dynamique séduisante, et à apparaître d’autant plus fort à l’extérieur qu’on tremble en dedans. Être fort, dans ce film, ce peut être oser avouer dans un dîner chic qu’on ne sait pas se servir de ses couverts, ni comment manger certains plats. Une forme de bravoure :  d’un côté, je peux utiliser ma peur comme une arme de déstabilisation et, de l’autre, en l’extériorisant, ma peur diminue à l’intérieur. Être fort mentalement, c’est aussi oser renoncer à la richesse et au confort pour aller jusqu’au bout de ses rêves, en risquant de tout perdre. Trois fois, Vivian aura le choix de gagner honorablement son contrat, trois fois, elle refusera. Ces trois scènes sont bien mises en valeur, reflétant le combat intérieur du doute et de l’hésitation.

 

 Les second-rôles sont truculents :

. Le Directeur d’hôtel, dans un très joli rôle de Un social qui, au fur et à mesure du film, se décoince de sa rigidité

. Le groom d’ascenseur, dans un rôle de Sept social, émouvant dans ses mimiques spontanées

. L’avocat, Philip Stuckey, excellent dans son rôle de méchant. Hésitation entre le profil 3 et le profil 6. Préférence pour le 6 à cause de sa posture d’éminence grise

. Le client père, Mr Morse, épatant dans son rôle de Huit survie, entier, pêchu et direct

. Le client fils, David Morse, bien calé dans son rôle de Trois social, pressé et mondain

. Bridget, la responsable de la boutique de vêtements de l’hôtel, splendide dans son rôle de Neuf sociale

 

Malgré ses trente ans, le film n’a pas vieilli. Les prises de vue des visages sous différents éclairages renforcent l’émotion, les scènes du shopping et de l’opéra sont toujours mythiques, la musique bien en rythme avec l’histoire. Autant d’éléments qui contribuent à l’humanité de ce grand moment de cinéma.

 

Bon film !