Peter O'Hanrahan : la tradition orale de l'EnnéagrammePeter est le Directeur International de l’École d’Helen Palmer et David Daniels. Il nous présente son parcours, ainsi que les origines et les valeurs de la tradition orale de l’Ennéagramme.

 

Video sous-titrée en français

Texte de la vidéo

Bonjour Peter,

Pourrais tu te présenter en quelques mots ?

Je suis aujourd’hui un animateur et un formateur en Ennéagramme. Je diffuse le Programme de Formation Professionnelle à l’Ennéagramme, dans le format de la tradition orale, qui est celui de l’école d’Helen Palmer et David Daniels.

J’ai commencé à m’intéresser à l’Ennéagramme dans les années 70,  à Berkeley. À l’époque, j’exerçais comme thérapeute et j’étais intéressé par les systèmes qui incluent la tête, le cœur et le corps. Quand l’Ennéagramme est arrivé à Berkeley sous la forme d’un premier stage ouvert à tous en 1978, j’ai eu la chance de pouvoir être là et j’ai été touché par la qualité de ce système qui permettait de mieux comprendre l’autre par une structure de caractères.  Cela ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu connaître auparavant dans le domaine de la psychologie.

Dans quels domaines avez-vous enseigné l’ennéagramme ?

Au début, ça a commencé dans le domaine de la psychologie transpersonnelle. À Berkeley, dans les années 70, les gens étaient intéressés par les ponts entre la psychologie et la spiritualité. L’ennéagramme est alors arrivé comme un moyen de développement psychologique et de développement spirituel. Maintenant, avec le temps, l’Ennéagramme s’est trouvé de nombreuses autres applications. Il continue à être transmis dans un champ de la psychologie transpersonnelle, mais d’autres applications sont apparues comme, par exemple, le champ de l’éducation ou le monde de l’entreprise, partout où les gens sont en relation et s’intéressent au développement de la personne, cherchent à mieux se connaître ou essayent de prévenir les conflits qui apparaissent à cause de la différence de personnalité entre les uns et les autres.

Pourquoi vous intéressez-vous particulièrement à la tradition orale ?

En fait, quand j’ai reçu cet outil de Claudio Naranjo, il était déjà dans la tradition orale. Claudio est en quelque sorte « la mère » de l’ennégramme contemporain. Il est celui qui a mis au point la matrice de base, les grandes lignes des types, la problématique des neuf types et qui a rassemblé cela avec les connaissances de la psychologie contemporaine. Quand il a commencé à travailler à Berkeley, c’était avec des petits groupes et sa première forme d’enseignement consistait à poser des questions aux personnes dans la salle. Puis, en 1978, cette méthode s’est formalisée avec le docteur Kathleen Speeth et Helen Palmer, qui se sont mis sa enseigner sous forme de panels. C’était sous forme de soirées. On faisait un panel d’un certain type par soir, un soir par semaine, et le programme s’étalait donc sur neuf semaines. Dans la salle, on écoutait donc différentes personnes, hommes et femmes,  d’âges différents et d’apparences différentes qui partageaient la même façon de voir le monde.

 

Quelles sont, d’après vous, les points forts du Programme de Formation Professionnelle à l’Ennéagramme ?

Ce programme de Formation à l’Ennéagramme a débuté en 1988 quand Helen Palmer, qui était, en Californie, la principale enseignante à proposer des formations ouvertes à tous, s’est associée au Docteur David Daniels qui était Professeur de psychologie à l’Université de Stanford. Ils ont ressenti le besoin de former des animateurs dans cette méthode de la tradition orale. Depuis, nous avons été dans de nombreux pays et nous avons créé un réseau de partenaires de qualité qui continue à enseigner avec cette méthode de la tradition orale dans leurs pays respectifs.

Ce programme est aussi, bien sûr, aussi ouvert à tous ceux qui veulent vivre en profondeur l’expérience des panels.

Pourquoi nous pensons que la méthode de la tradition orale est particulièrement pertinente ? Il y a trois raisons :

La première, c’est que ce que nous entendons provient de témoignages vécus de participants ayant du recul sur la structure de leur type.  Il y a beaucoup de théories merveilleuses autour de l’ennéagramme mais, pour nous, il est important de garder la théorie étroitement liée avec des témoignages qui évoquent l’incarnation du système dans la vie quotidienne.

Deuxièmement, la méthode de la tradition orale signifie que vous êtes dans une salle avec des participants qui évoquent leurs expériences vécues. Donc, vous avez la possibilité d’apprendre à partir des trois centres, pas seulement via le mental, mais aussi par le cœur et par le corps. Notre façon de voir, c’est que, par une certain présence, au delà de l’écoute de ce qui est dit en panels, vous êtes disponible pour un apprentissage plus global de la personne.

Le troisième élément, c’est qu’avec la tradition orale, on construit des liens  privilégiés entre participants. Lorsque quelqu’un a la possibilité de témoigner dans le contexte de la tradition orale, son témoignage va être accueilli dans un climat d’écoute privilégié. Il y a beaucoup de façons d’enseigner l’ennéagramme, et il y a beaucoup de bonnes façons, mais la tradition orale permet vraiment de créer des liens qui durent. C’est vrai aux Etats-Unis, mais cela s’étend à nos étudiants, nos collègues, nos amis étrangers, aussi.

 

Question : quel serait votre souhait pour le développement de l’Ennéagramme ?

Je pense que l’Ennéagramme est un bon moyen de travailler sur soi. Il nous permet de vraiment réaliser quels sont les thèmes centraux de notre développement psychologique.

Ce que je constate également, c’est que l’Ennéagramme contribue à  rapprocher les gens. Il aide les gens à communiquer à un niveau différent, que ce soit dans la vie de couple, la relation parent/enfant, avec des amis, pour des enseignants dans une classe, et même dans le monde de l’entreprise, les gens arrivent à se parler à un niveau plus profond. Finalement, sur le plan interculturel, il facilite aussi la relation entre des personnes de cultures différentes.

 

Merci, Peter !