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La Clé de l’Ennéagramme : Les sous-types – Eric Salmon

EXTRAITS DU LIVRE : La Clé de l’Ennéagramme : les sous-types,

Eric Salmon, Interéditions.

Particularités du sous-type
Le type, c’est la structure de la personnalité. Comment notre vie intérieure est organisée, à trois niveaux :

  • Les préoccupations mentales : comment ça fonctionne dans ma tête.
  • La forme de ma blessure affective : la façon dont je me protège émotionnellement.
  • La vigilance instinctive : sa direction dépend de celui de mes trois instincts qui a été le plus endommagé. Ce champ qui me préoccupe le plus est aussi celui où j’ai des aptitudes privilégiées.

Le sous-type, c’est le comportement qui s’enclenche automatiquement, lorsque monte la tension. Cette réaction me fait dépenser du temps et de l’énergie mais, en contrepartie, elle fait baisser ma tension et mes peurs. Le sous-type étant une mise en mouvement, il est observable, d’autant plus qu’il est récurrent : dans toutes les situations de dangers, nous allons tendre à utiliser le même mode de réaction.

Quand le sous-type s’active-t-il ?
Quand la tension monte suite à un stimulus ou à une agression du monde extérieur, nous ressentons alors le besoin de réagir, de faire quelque chose.

Pourquoi le sous-type s’active-t-il ?
Pour éviter, en restant immobile, de revivre la blessure primale de l’enfance, liée à une grande souffrance. Notre sous-type est la réactivité par laquelle s’exprime et se résout notre trop plein émotionnel.

Bénéfice du sous-type ?
Nous apaiser. En réagissant, nous avons dépensé de l’énergie. La tension a diminué. Nous nous sentons mieux.

Conséquences du sous-type ?
D’un côté, il nous fait dépenser beaucoup d’énergie inutile. De l’autre, il nous a rendu experts dans le champ de notre instinct dominant. Pour nous sécuriser inconsciemment, nous tendons à privilégier le champ où nous nous sentons le plus en sécurité. Ainsi, le sous-type survie tend à être à l’aise avec la gestion des questions matérielles, comme la gestion de la maison, mais son piège consiste à trop se focaliser sur ce domaine, au détriment de la qualité de sa relation en tête-à-tête ou de sa vie sociale.

Intérêt de connaître son sous-type ?
• Prendre conscience du moment où la tension monte et où l’on se met à nouveau à réagir en automatique.
• Reconnaître que la majorité de ses préoccupations et de ses besoins sont concentrés dans un des trois domaines.
• Écouter différemment les représentants des autres sous-types.
• Pouvoir diminuer sa réactivité, être moins dominé par ses automatismes.

Y a-t-il vraiment un sous-type dominant ?
Oui, dans la grande majorité des cas, mais il n’est pas forcément facile à débusquer. Si vous ne savez pas, demandez à votre conjoint ou à vos enfants. En général, ils savent, eux. Ce qui ne vous empêche pas, dans la même journée, d’être confrontés aux trois situations : avoir à vous occuper de la maison, avoir une réunion de travail et un dîner en tête-à-tête. Néanmoins, vous êtes plus concerné, plus doué, plus à l’aise, dans l’une de ces situations.

Applications du sous-type dans la vie quotidienne
Je me sers de l’ennéagramme dans la relation d’aide et je voudrais savoir si les sous-types vont m’aider à mieux déceler le profil d’un interlocuteur?
David Daniels estime que : « Sans la connaissance des sous-types, vous avez environ 50% de chances de vous tromper. » Et j’abonde dans son sens. Quelques exemples : quand il m’arrive de discuter des profils éventuels des candidats à la présidentielle, la plupart de ceux qui ne connaissent pas les sous-types estiment que la majorité des présidentiables sont de profil Trois, parce qu’ils ont soif de réussir et qu’ils sont focalisés sur leurs objectifs. Pour ceux qui connaissent les sous-types, il est clair que leur comportement (ou ce que l’on peut en voir) mène, dans la majorité des cas, au sous-type social. Une fois cette donnée prise en compte, on peut alors essayer de déceler le type qui se cache en arrière du sous-type. De même, avec votre enfant : « Mon fils est de type Trois parce qu’il est dans l’image, qu’il aime bien rencontrer des gens célèbres, être reconnu et avoir un réseau de personnes influentes qui pourront servir. » Jusque-là, il n’y a aucun élément qui permet de discerner si le fils en question est de base Trois ou s’il est d’une autre base, en sous-type social.
Autre exemple : « Ma femme est de base Six parce qu’elle est anxieuse de tout ce qui touche à la sécurité, les serrures, l’extincteur en cas d’incendie, l’alarme quand on part en vacances… » À ce moment, nous n’avons pas les éléments pour savoir si cette femme est effectivement de type Six ou si elle est d’une autre base, en sous-type survie.
Dernier cas : « Mon collaborateur doit être de base Quatre : il est passionné, même exalté par moments, avec des humeurs qui ont des hauts et des bas. » Là encore, méfiance. Pour ma part, je demanderais davantage d’éléments, afin de vérifier s’il ne s’agit pas tout simplement d’un sous-type en tête-à-tête, avant de valider la base Quatre.

Exemple 2 : Une bonne soirée à la maison  pour chacun des trois sous-types
Sous-type survie : « Nous étions à la maison, mon mari et moi. Nous étions un peu fatigués, nous avons dîné ensemble. Les enfants étaient bien, il y avait du feu dans la cheminée, nous avons regardé un film, l’ambiance était douce, le chat était là. Du cocooning familial comme je les aime. Ce que je ressens dans ces moments-là : de la douceur, quelque chose de physiquement doux. On est chez nous, dans nos murs, au chaud, en sécurité. »

Sous-type tête-à-tête : « Nous étions à la maison mon mari et moi. Je lui ai proposé d’aller coucher les enfants tôt. J’ai fait dîner les enfants. Puis, j’ai été coucher le premier en lui lisant une histoire. J’ai été coucher le second en discutant avec lui de sa journée. J’ai pris une douche. Je suis revenue dans le salon. Nous avons dîné en tête-à-tête. Face-à-face. Son pull rouge était beau. Ses yeux me regardaient. Nous avons discuté ensemble, lui et moi, comme coupés du monde extérieur. Ensuite, il a voulu regarder un film. C’était la « Mélodie du Bonheur. » Nous avons partagé, presque fusionnellement, les moments forts du film. Ce que je ressens dans ces moments-là : de l’intensité dans cette relation à deux. »

Sous-type social : « Nous étions à la maison mon mari et moi. Comme je n’aime pas trop les soirées au calme où il ne se passe rien, j’avais décidé d’inviter une dizaine d’amis, des tempéraments qui vont bien ensemble. Il y avait une bonne ambiance : les invités parlaient entre eux avec animation. Question conversation, tout y est passé : la politique, l’insertion des jeunes, les religions du monde, l’avenir de notre civilisation. J’aime bien ce genre de soirées. En fait, je sortirais bien tous les soirs pour assister à des conférences, pour aller au théâtre ou dîner chez des amis. C’est d’ailleurs, déjà, un peu le cas : comme nous faisons partie mon mari et moi de plusieurs associations, nos soirées sont déjà bien occupées. »

Commentaires :
Instinctivement, ces personnes ne recherchent pas la même chose. Leurs besoins, leurs envies, leurs désirs ne sont pas les mêmes.

Le sous-type survie recherche essentiellement le bien-être, la sécurité et le confort. Il est relié à l’instinct d’autoconservation. Il est donc désireux de profiter de ses biens et inquiet de ne plus les avoir. Il a également la conscience de son corps, de son bien-être, de sa santé. Il n’a pas forcément besoin de parler beaucoup quand il va bien. Il est bien chez lui, au calme, sensible à l’ambiance du lieu.

Le sous-type en tête-à-tête vit le temps en séquences, comme une suite de moments : « J’ai fait dîner les enfants. J’ai couché le premier. J’ai couché le second. J’ai dîné en face de mon mari. » L’autre caractéristique est la recherche de l’intensité. « Je vais mettre le maximum de présence dans chaque chose que je fais. La journée se découpe donc en tranches de moments plus ou moins passionnés. Une bonne journée est une journée où il y a eu beaucoup de temps forts qui se sont succédés : le sourire d’un de mes enfants au petit déjeuner, la mise au point avec mon patron, le déjeuner d’affaires, la présentation du projet à cinq heures, le regard de mon mari quand je suis rentrée, la qualité de présence qu’il avait ce soir-là. Un temps fort n’a pas besoin d’être long, à condition qu’il contienne une étincelle de vie. » Il y a aussi, la demande d’une certaine complicité, le besoin de se rassurer sur sa faculté à séduire.

Le sous-type social aime vivre des événements sociaux : l’avant-première de l’opéra, le concert de Johnny au stade de France, le cocktail avec le maire, le dîner chez les Untel où plusieurs personnalités étaient là, la soirée avec les anciens de son école… Sortir et rencontrer des gens, discuter avec eux de thèmes de société. Communiquer, établir des relations, être apprécié, populaire et honorablement connu au sein du groupe. Tout vaut mieux qu’une soirée « plan-plan » à la maison.

Conséquence 1 :
les aptitudes de chacun des trois sous-types ne sont pas les mêmes
Les sous-types survie sont doués pour gérer la matière. Les « tête-à-tête » pour convaincre un interlocuteur. Les « sociaux » pour avoir le bon carnet d’adresses. Prenons le cas d’un déménagement :
Le « survie » saura instinctivement comment s’organiser : le nombre de cartons, de rouleaux de papier adhésif, la taille du camion, où trouver le bon véhicule, le nombre d’allers-retours à prévoir, dans quelle pièce arriveront quels cartons…
Le « tête-à-tête » sera paniqué. Ce n’est pas son domaine. Alors, soit il séduira un copain survie pour qu’il supervise l’organisation, ou il trouvera la bonne adresse du déménageur qui prendra tout en charge.
Le « social » fera appel à une bande d’amis et organisera un événement autour de ce déménagement, une fête dont on se souviendra.

Conséquence 2 : Nous ne sommes pas  à l’aise dans les deux autres domaines
Dans l’exemple du déménagement, seul le sous-type survie est confortable dans le contact direct avec la matière. Les deux autres sous-types se débrouillent pour sous-traiter.

Conséquence 3 : Nous avons souvent une totale incompréhension, voire de la condescendance pour les deux autres domaines
Au Centre d’Études de l’Ennéagramme, nos recherches depuis 15 ans semblent montrer que la grande majorité de nos amis sont du même sous-type que nous, comme si c’était dans son domaine privilégié que l’on trouvait le plus d’affinités avec quelqu’un. Dans le cas d’une relation de couple, si le sous-type est différent, les frottements vont apparaître assez tôt dans la relation. Par exemple, le sous-type survie va être rapidement gêné par les demandes du conjoint social à vouloir sortir si souvent. De l’autre côté, le conjoint social se demande vraiment quel plaisir le sous-type survie peut avoir à vouloir rester si souvent le soir à la maison. Pour ma part, je considère que les malentendus au sein d’un couple sont probablement plus souvent le fait d’une différence de sous-type que d’une différence de type, sans prétendre qu’un couple constitué de deux personnes du même sous-type n’aura jamais de problèmes ! Une fois par an, il y a, au CEE, un stage de trois jours où les représentants d’un même sous-type vont mettre en commun leurs ressemblances et nommer les qualités et les défauts des deux autres sous-types. On y travaille donc la relation à l’autre, en s’appuyant principalement sur la dimension des sous-types. Au niveau de la vie de couple, certains y font des découvertes insolites… Voilà une brève synthèse du travail du stage « Panel des sous-types » de juin 2006 qui regroupait une cinquantaine de participants.