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Les trois centres de l’Ennéagramme m’ont toujours intéressé, mais j’avais toujours estimé que l’on en parlait beaucoup sans évoquer assez leur incarnation. Les centres émotionnels et instinctifs méritent plus que du blabla, il y a moins à comprendre chez ces deux là qu’à expérimenter. Depuis vingt ans, j’ai eu la chance de vivre des expériences étonnantes tant sur l’ouverture du coeur que sur l’intelligence du corps. L’aïkido, par exemple, permet de débrancher complètement la tête et le coeur pour laisser le centre instinctif agir avec son intelligence propre. C’est sympathique à dire, mais cela demeure abscons tant que l’on en pas fait l’expérience. J’ai toujours préféré inciter ceux qui s’intéressaient aux trois centres à aller vivre ce genre d’expérience plutôt que de leur faire un long discours. Particularité de la tradition orale : proposer des expériences.

Par ailleurs, j’attendais une vraie information pour proposer quelque chose de solide sur le sujet. Ce que David Daniels nous a offert à Paris a fait plus que répondre à cette attente. David nous a offert la quintessence des  recherches de son équipe en conjuguant trois pôles :

. Neurosciences et  neuroplasticité

. L’intelligence des trois centres de l’Ennéagramme

. Comment optimiser notre dynamique relationnelle au quotidien avec ces nouveaux éléments sur les trois centres

Vous trouverez ci-dessous un résumé. Il est bien pâle par rapport au vécu des 120 participants pendant ces deux jours, mais il illustre assez bien le propos de l’Ennéagramme : ce que nous appelons en Ennéagramme “élargir la conscience” s’appelle en neurologie “développer sa neuroplasticité”. On savait que c’était possible, on sait aujourd’hui que, neuroscientifiquement, c’est un fait établi. Nous avons tous la capacité d’accroître notre champ des possibles, y compris neurologiquement. Cette “validation scientifique” de l’Ennéagramme vaut surtout pour la partie “Que faire une fois trouvé son type”, mais quand même, c’est un grand pas dans la crédibilité de cet outil. Merci David !

Extrait de la conférence de David Daniels à Paris :

Conséquences de la neurobiologie sur le travail sur l’Ennéagramme

Le travail sur l’Ennéagramme en profondeur consiste à développer une conscience qui décèle la stimulation de nos systèmes émotionnels, particulièrement ceux concernant les systèmes aversifs de la peur, de la colère et de la détresse, ceux-là même qui déclenchent les schémas habituels de penser et de réagir de chacun des types, d’avoir alors le choix de pouvoir agir différemment. C’est difficile parce que ces énergies proviennent de systèmes émotionnels primaires conçus pour gérer les préoccupations et menaces archétypales ; ils sont conçus pour réagir très rapidement et sans l’aval du mental conscient. Il est probable que le système émotionnel particulier correspondant à la triade de notre type soit toujours en vigilance constante. Donc,  quand un aspect d’une nouvelle expérience suggère une association avec une expérience précédente émotionnellement chargée, l’attention va commencer – automatiquement et avant que nous n’en soyons conscients – à scanner sélectivement autour, à la recherche d’une preuve qui « correspond » et qui va dire à nos corps que nous avons besoin de faire quelque chose. C’est exactement ce pourquoi les systèmes se sont développés. Assurer notre sécurité. Néanmoins, avec beaucoup de pratique, nous devenons conscients de ces énergies plus rapidement, et avec une certaine sensibilité, nous découvrons aussi leurs qualités plus subtiles. Avec cette nouvelle conscience, arrive alors le choix de pouvoir réagir moins automatiquement.

La bonne nouvelle c’est que la science de la neurobiologie nous donne une bonne raison de poursuivre ce travail difficile. En apprenant à devenir conscients de ces signaux puissants, rapides et émotionnellement primaires, et en apprenant à utiliser autre chose que les voies habituelles de notre réactivité, nous créons, au sens littéral du terme, de nouvelles structures cognitivo-émotionnelles sous la forme de nouveaux réseaux neuronaux. En renouvelant cette non réactivité automatique, nous créons vraiment, dans notre câblage neurobiologique, un répertoire plus varié, plus nuancé de réponses émotionnelles et comportementales. Le terme scientifique pour ce processus est la neuroplasticité, et il existe à présent de nombreuses preuves que notre cerveau demeure « plastique » et éminemment capable de changement, – de changement structurel – tout au long de nos vies.

Résumé : les trois centres d’intelligence et leurs relations avec la neurobiologie

Alors, comment nos vies et nos relations sont-elles reliées avec nos trois centres d’intelligence et à notre neurobiologie ? Quels sont les cadeaux et quels sont les défis de chaque type à partir de son centre d’intelligence ? Comment les équilibrer ? Nous allons explorer le « Savoir des trois centres ».

Avant tout, l’Ennéagramme reconnaît et estime chacun des trois centres d’intelligence ou domaines d’expérience : le centre corporel, le centre du cœur et le centre de la tête. De plus, L’Ennéagramme reconnaît aussi des relations claires entre chacun de ces centres et les trois émotions aversives de base que les humains partagent avec les mammifères.

  • La colère ou la rage arrive lorsque nous faisons l’expérience que nous ne sommes pas traités correctement ou que nous ne sommes pas pourvus de ce dont nous avons besoin ou désirons. La colère est reliée avec le centre d’intelligence corporelle ou centre des tripes, qui ressent ce qui ne va pas dans le monde et ce qui n’est pas satisfaisant. Dans la théorie de l’attachement, le lien sécurisé amène l’enfant à faire l’expérience de la protection, dont tous les enfants ont besoin et qui est également  directement relié à ce centre.
  • La détresse ou la panique arrive lorsque nous faisons l’expérience d’une perte ou d’une connexion vitale/lien avec les autres. La détresse est reliée au centre d’intelligence du cœur, qui concerne ce qui touche au  lien et à l’amour. Dans la théorie de l’attachement, l’expérience que fait l’enfant d’une connexion saine crée un lien sécurisé et pose les fondations d’une vie émotionnelle et psychologique saine.
  • La peur ou la terreur se produit lorsque nous faisons l’expérience d’une menace/danger, d’une insécurité ou d’une incertitude. La peur est reliée au centre d’intelligence mental, qui essaye de comprendre ce qui nous rend la vie prévisible et sécurisée. Dans la théorie de l’attachement, un attachement sécurisé permet à l’enfant d’être vu et par-delà sécurisé.

Inutile de dire que David Daniels, Jack Killen et leurs équipiers vont poursuivre leurs recherches. Nous vous tiendrons au courant de leur évolution.

En tous cas, Merci David !