Un film décalé pour ceux qui s’intéressent à l’Ennéagramme :
- La personnalité est-elle innée ou acquise ?
- Comment s’engramment les conditionnements de l’enfance ?
- Sommes-nous porteurs de schémas parentaux et/ou certains événements de l’enfance ont-ils été les déclencheurs de nos croyances, déterminant notre profil ?
Si vous vous intéressez à la construction de la personnalité, vous ne devriez pas demeurer insensible à ce film.
Mon Oncle d’Amérique
Film d’Alain Resnais, 1980
avec Gérard Depardieu, Nicole Garcia, Roger Pierre, Pierre Arditi.
Né en 1924, le Professeur Henri Laborit a beaucoup travaillé sur les réactions de l’organisme aux agressions. De renommée mondiale, il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la biologie du comportement. Ce film propose la synthèse de ses travaux sur le conditionnement, les trois étages du cerveau, les pulsions…
L’histoire
Trois destinées, celles d’un journaliste, d’un fils d’agriculteur et celle d’une fille d’ouvrier devenue styliste, s’entrecroisent en contrepoint des théories formulées depuis son laboratoire par le professeur Laborit, biologiste et analyste des comportements des hommes vivant en société.
Au fur et à mesure que les trois branches de l’histoire se développent, les interventions “hors texte” d’Henri Laborit nous renseignent sur certaines lois du comportement humain fondées sur l’étude du cerveau et de la physiologie animale en général. Ces théories, clairement exposées, soutiennent que les actes qu’accomplit l’individu sont déterminés par le conditionnement de la petite enfance. Chacun réagit selon des pulsions de type primaire : la lutte avec le rival ou la fuite devant l’ennemi, selon le cas. Lorsque le sujet est incapable de choisir entre l’affrontement et la dérobade, il se produit le phénomène d’inhibition.
Plus de détails sur le film :
http://www.cineclubdecaen.com/realisat/resnais/mononcledamerique.htm
http://www.philo5.com/Mes%20lectures/Laborit,%20Mon%20oncle%20d’Amerique.htm
L’intérêt
D’une part, c’est un « vrai » film. Avec de jeunes acteurs, encore inconnus qui jouent plus vrais que nature. D’autre part, c’est une leçon sur la personnalité par un chercheur mondialement connu, qui utilise le film et son histoire comme trame pédagogique. Mais plus encore, le tour de force cinématographique, c’est l’implication du spectateur. Ce n’est pas comme d’habitude. On ne peut pas faire que regarder. Le sujet est puissant, il nous concerne tous. Les mots simples nous touchent, réveillent une curiosité naturelle sur les raisons qui ont fait que nous sommes devenus ce que nous sommes. Par ailleurs, on est très décalé par rapport aux débats existentialistes ou spirituels ; le discours, ici, est scientifique, même s’il est respectueux de la fragilité de l’Homme. Progressivement, on est d’abord interloqués, puis concernés et finalement fascinés par cette présentation de nos conditionnements. Et, même si l’on avait déjà lu quelque chose sur les trois étages du cerveau, je doute que la présentation en ait été aussi simple et aussi concrète sur leurs implications dans notre vie quotidienne. Je pense que tous ceux qui s’intéressent à la personnalité seront d’accord pour dire que non seulement Mon Oncle d’Amérique est un film fort, mais qu’il est un film majeur. En termes d’ennéagramme, je pense que votre façon d’appréhender tant le type que pour le sous-type ne sera plus jamais la même. Bon film !