« 9 Mois Ferme» un film de Albert Dupontel

Film d’Albert Dupontel, 2013,

avec Sandrine Kimberlain, Albert Dupontel

 
 
L’histoire (Allociné)

Ariane Felder est enceinte ! C’est d’autant plus surprenant que c’est une jeune juge aux mœurs strictes et une célibataire endurcie. Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est que d’après les tests de paternité, le père de l’enfant n’est autre que Bob, un criminel poursuivi pour un crime épouvantable ! Ariane, qui ne se souvient de rien, tente alors de comprendre ce qui a bien pu se passer et ce qui l’attend…

Pour une fois, dans un film, nous avons deux personnages “typiques” à analyser.

Le type 1 sous-type survie

Le profil Un est présenté de façon jubilatoire. Sandrine Kimberlain a d’ailleurs reçu le César de la meilleure actrice 2014 pour ce rôle. Elle est raide, appliquée, consciencieuse et ce métier de juge est idéal pour son caractère.  Oui, mais voilà, quand un métier colle autant aux caractéristiques de votre profil, il vous aide rarement à vous ouvrir à d’autres facettes de vous-même. Clairement, Ariane pourrait passer sa vie à exercer ce métier sans que jamais ne lui vienne l’envie de se remettre en question. Soucieuse d’appliquer les règles, elle n’a aucun sens de l’humour. Exigeante, elle travaille beaucoup et, parfois, sa colère explose inopinément. Ces explosions de colère sont exprimées dans ce film avec un humour décalé qui amènent une certaine compassion envers ce profil. Bref, Ariane est un peu raide coincée. Bonjour le choc quand elle se découvre enceinte alors qu’elle n’a encore « jamais vu le loup » ! Au fur et à mesure du film, elle va devoir faire des choix cruciaux qui l’amèneront à se décoincer et à nous montrer le chemin d’évolution de ce profil : accepter de perdre le contrôle pour être plus dans le vécu de l’émotion, dans la chaleur humaine, dans l’acceptation de l’ici et maintenant. En clair, retrouver sa spontanéité et une certaine douceur de vivre.

Le type Six sous-type survie

Albert Dupontel lui, incarne un cambrioleur bien sympathique. Le mot clé de ce profil est « Chaleur », au sens chaleur humaine, sensibilité vive, attention à l’autre. Accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, il va devoir s’appuyer sur ses capacités de déduction, sur son imaginaire débridé pour s’en sortir. D’autre part, face au danger, il va devoir prendre des risques. Le film nous montre bien comment ces prises de risques peuvent être soit des actes, mais aussi des mots. Prononcer certains mots au bon moment face à un juge d’instruction peut soit desservir votre cause ou vous faire gagner la mise si vous touchez juste.

Mais la meilleure indication de ce profil Six est la scène où Bob imagine les différents scénarios qui pourraient expliquer ce qui s’est passé sur le lieu du crime. L’imaginaire du Six s’emballe et le film va nous montrer comment, dans la tête d’un Six, en partant de faits tangibles, le mental peut dériver rapidement vers des scènes improbables, pleines de menaces et de « et si… ». Vu de l’extérieur, on sourit à regarder ces possibilités farfelues, mais on voit bien comment, pour le Six, elles pourraient être inquiétantes tant qu’il n’est pas sûr et certain qu’elles n’existent pas. Ici, la scène est sympathique puisqu’il utilise ce fol imaginaire pour se disculper, mais on voit bien comment ce processus mental pourrait être source de doute perpétuel.

Sous cette carapace inquiète qui doute inlassablement, le film nous montre cette «chaleur humaine sensible » du Six survie.

Un bien joli moment de cinéma, même si le côté gore de certaines scènes aurait pu être allégé. César du meilleur scénario original 2013.

Bon film !

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