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Film de Victor Fleming, 1950

avec Vivien Leigh, Clark Gable

 

 

État de Géorgie, 1860, peu avant le début de la guerre de Sécession. Scarlett O’Hara fête l’anniversaire de ses seize ans dans la somptueuse propriété familiale de Tara. Si ce film a eu tant de succès, je pense que c’est en partie dû au fait qu’il touche aux trois champs des sous-types : la survie avec la guerre, la vie et la mort, la faim ; le social avec les us et coutumes des deux époques d’avant et d’après-guerre ; le tête-à-tête, le « mano a mano » entre Scarlett et Rhett Butler.

Le personnage de Scarlett est un prototype du Trois en tête-à-tête qui affirmerait constamment : « Je sais ce que je veux et je vais me parer de mes plus beaux atours, jouer sur ma féminité, varier l’intensité de mon regard pour convaincre chacun de mes interlocuteurs de me donner ce que je veux ». Avec son regard tour à tour intense, charmeur ou enjôleur, Scarlett va tous les séduire : gouvernante, père, mère, beau-frère, premier mari, deuxième mari…

De mon point de vue, le personnage Rhett Butler offre également nombre d’indices du profil Trois en tête-à-tête : lui aussi va savoir rebondir, s’adapter rapidement pour survivre à ce changement de civilisation radical qui s’est opéré dans les états du Sud en cinq ans. Mais, revenons à Scarlett, la fin du film est significative : elle pleure d’émotion en comprenant que le fait d’avoir sauvegardé sa propriété de Tara est probablement ce qu’elle a accompli de plus beau. Elle est là, seule, debout, dans l’immensité de la nature, le masque est tombé. Elle est elle-même, vraiment, sans rien avoir à prouver à personne, authentique, enfin. Elle découvre une autre dimension d’elle-même, au-delà des succès faciles provenant de son charme et de son sex-appeal.