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Film de Jon Amiel, 1993

avec Jodie Foster, Richard Gere

 

Type Trois

États du Sud, fin de la guerre de Sécession. Avec Richard Gere et Jodie Foster, ce film est le remake américain du film français Le Retour de Martin Guerre. Le réalisateur américain a fait le choix de repositionner l’histoire dans un contexte différent et avec un dénouement correspondant plus à la culture américaine Trois.

À la fin de la guerre, le personnage de Richard Gere choisit de changer d’identité et de prendre la place de son camarade mort au combat. Il est dégoûté de ce qu’il était auparavant, écoeuré de ses anciens travers de Trois : duperies, tromperies… Il arrive donc dans la ferme de son ancien ami en se faisant passer pour lui. Bien sûr, les gens le trouvent changé. Mais ils mettent cela sur le compte de cinq années d’absence, de blessures, et de traumatismes. Sa femme, interprétée par Jodie Foster, n’est pas dupe longtemps de l’imposture. Mais elle décide de se taire parce qu’elle aime sa sensibilité, sa prévenance et son enthousiasme. Lui, il est heureux de pouvoir être un nouveau lui-même, et d’oser incarner des valeurs humaines authentiques.

Insertion dans ce nouveau décor, nouvelle organisation du travail à la ferme, labeur, sueur, récoltes, jours heureux. Et puis, un jour, il va être rattrapé par son passé. Son camarade, dont il a pris l’identité, est accusé d’un meurtre commis plusieurs années auparavant. Richard Gere est donc confronté à un choix délicat. Soit il avoue avoir dupé, trompé, abusé d’une identité qui n’était pas la sienne et il sera relaxé. Ou il assume jusqu’au bout le fait de s’être incarné dans un « nouveau moi » dans lequel il a pu exprimer de belles valeurs et il sera condamné pour un meurtre qu’il n’a pas commis. C’est finalement ce choix-là qu’il va faire : être cohérent avec lui-même, ne pas revenir à ses anciens démons, aller jusqu’au bout de sa nouvelle authenticité quitte à y laisser sa vie.

Ce film propose une version un peu extrême de ce profil, mais le dilemme de fond est bien là : oser être qui l’on est vraiment, au prix de renoncer à une image superficielle plus valorisante.