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Film de Rydley Scott, 2007

avec Russell Crowe, Marion Cotillard et Didier Bourdon.

 

 

Critique de A Nous Paris : « Un pur régal pour les papilles », « Cette comédie dans les vignobles provençaux se déguste comme un bon vin. »

L’histoire

Homme d’affaires dur pour qui seul la réussite professionnelle et l’argent ont du sens, Max Skinner mène une vie de golden boy à Londres. A la mort de son oncle, son seul lien familial, Max hérite d’un domaine viticole qui produit un vin de piètre qualité.

Thème du film

Les grands thèmes de la survie sont bien présents ici : l’argent, le métier, le territoire, la table.

Indices de la base Trois Survie dans sa compulsion

Au début du film, dans son rôle de golden boy: « La victoire n’est pas tout, mais seule la victoire est belle. » Froid, arrogant, conquérant, Max est dans le piège « Duperie-Tromperie » : une parole donnée à un confrère n’est que relative, en fonction de son intérêt.

Obnubilé par son travail, Max n’a pas de temps pour rien : « Je ne sais pas ce que c’est qu’un week-end. » Les relations humaines. Les sentiments envers autrui sont nuls, même envers son oncle, sa seule famille. Le notaire lui demande de prendre en considération l’avenir du vigneron qui s’est occupé de la vigne depuis 23 ans : « Ce genre d’histoire se termine toujours par un chèque. »

Motivation du Trois survie

Le mot clé de ce profil, c’est la Sécurité financière et matérielle. Quel que soit le montant de ses revenus, il existe toujours une incertitude sur la possibilité d’un accident qui le ruinerait ou le rendrait impotent. Viscéralement inquiet à ce niveau, il va se surpasser dans son activisme pour s’éloigner le plus possible de cette éventualité. C’est la grande surprise de ce profil : sa motivation profonde est finalement une profonde inquiétude (comme tous les profils survie, d’ailleurs) et sa confiance en lui n’est que façade.

Dans l’action, plus que dans l’image

Je pense que tous les profils Trois sont concernés et par l’action (le côté gagnant) et par l’apparence (l’image qu’ils donnent). Néanmoins, je pense que le Trois survie, comme dans ce film, est beaucoup plus concerné par l’action que par l’image. Il est plus rassuré par ses performances que par le regard de l’autre. Le soi-disant côté caméléon du Trois ne s’applique donc pas ici. Pas de temps pour cela.

L’évolution

Contraint de passer quelques jours en Provence, loin de son travail de banquier, pour régler la succession de son oncle, Max va découvrir une nouvelle notion du temps. Le temps peut servir à autre chose qu’à gagner de l’argent : dans cette propriété où il a vécu enfant, des souvenirs de son oncle vont ressurgir, la carapace dure va s’amollir, de doux contacts humains vont s’établir. Parler de ses émotions va devenir possible : « Je suis connu pour être sans cœur, au point même d’en être insensible. La seule personne que j’ai vraiment aimé, c’était mon oncle, et je l’ai laissé tomber les dix dernières années de sa vie. »  C’est ce que de nombreux auteurs de l’ennéagramme appellent « l’Authenticité du Trois » : oser ralentir le rythme, lâcher son activisme pour laisser ses sentiments apparaître, s’épaissir. Se laisser toucher par les petites choses de la vie : la musique, le paysage, la relation à l’autre…
Le film insiste sur ce chemin de redécouverte de douces sensations authentiques. Max va finalement être amené à choisir entre sa vie d’avant ou une autre vie, où il pourrait être lui-même, vraiment, avec d’autres valeurs. Sous des apparences de comédie légère, le film est plus profond qu’il ne semble au premier abord. Souvent tendre, parfois drôle, Une Grande Année est un cas d’école pour ce profil.