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Film de Patrice Leconte, 1996

avec Charles Berling, Jean Rochefort, Fanny Ardant

 

Histoire

1780, Royaume de France. Charles Berling joue le rôle d’un jeune noble de province désargenté, par ailleurs ingénieur hydraulique, le baron Grégoire Ponceludon de Malavoy. Les marais de sa province des Landes sont insalubres : moustiques et paludisme y ravagent la population. Il monte à Versailles voir le roi Louis XV pour solliciter la construction de digues pour assécher les marais.

Analyse Ennéagramme

Le rôle de Charles Berling est plutôt un rôle de Cinq survie, mais l’objet du film, c’est Versailles, le ridicule des conventions, des codes, des ronds de jambe, les arcanes complexes que ce monde social a inventé. Si vous ne vous pliez pas à ces codes, vous vous mettez hors-jeu. Notre ingénieur va s’armer de courage, de patience, de bassesse parfois, pour obtenir gain de cause. Il va passer par tel ministre qui lui fait comprendre que s’il n’est pas introduit par quelqu’un de puissant, ce n’est même pas la peine de persévérer, un autre va lui signifier que si sa généalogie n’a pas été confirmée, il n’a aucune chance d’aboutir. Au centre de la politique de cette cour, il y a la comtesse de Blayac, incarnée par Fanny Ardant, une Trois sociale qui connaît les bonnes personnes, sait se faire inviter à la soirée où il fait bon se montrer, a de l’influence, connaît les rouages.

À la fin du film, Charles Berling la dédaigne, au profit d’une autre femme dont il est réellement amoureux. La comtesse va alors se venger en le ridiculisant devant tout le monde lors d’un bal chic. Comprenant que cet incident marque la fin de ses espérances, Charles Berling va lancer une tirade où il dit tout son mépris pour cette société et le côté superficiel de ses apparences. Au moment où il s’en va, la comtesse pleure. Une interprétation de ces larmes serait qu’elle pleure sur son amour déçu. Une autre, serait de considérer qu’elle est d’accord avec lui, qu’elle est lasse de ces jeux de façade et que tout cela est bien futile. Si tel est le cas, le Trois social est alors à un moment clé de sa transformation : oser contacter ses vraies émotions au lieu de les cacher derrière un masque de convenance.