erin-brockovich-v2Erin Brockovich

Film de Steven Soderbergh, 2000

avec Julia Roberts, Aaron Eckart, Albert Finney

L’histoire

D’après une histoire vraie.
Petite ville des Etats-Unis. Années 1980. Une jeune femme sans emploi, sans formation, sans mari et mère de trois enfants convainc un avocat de l’embaucher. Elle se forme sur le tas, hérite par hasard d’un dossier compliqué, met le nez dedans, pose des questions, va voir les personnes concernées, mène sa propre enquête et soulève un lièvre : une multinationale a utilisé un produit toxique interdit, a pollué une ville où plusieurs centaines d’habitants sont atteints de graves maladies, séquelles de cette pollution.

Le profil Ennéagramme Six contrephobique

Généralement, les Six sont plus ou moins phobiques ou contrephobiques. Ici, néanmoins, nous avons affaire à un cas « contrephobique assez pur ». Sa motivation inconsciente consiste à foncer vers le danger, à mépriser la sécurité, à considérer chaque risque comme un défi, à dire ses quatre vérités à l’autorité avec laquelle il est souvent en position de rébellion. Ce comportement cache un doute intérieur, un manque de confiance en soi, caractéristiques de l’ensemble des profils Six. Quelques extrait du personnage d’Erin Brockovich : « ça m’angoisse quand on est gentil avec moi. » ; « Confiance, vous voulez ma confiance ??? » ; « Tu ne te sens pas en danger ? (après des appels téléphoniques la menaçant, elle et ses enfants). La réponse est plus un grommellement qu’autre chose mais l’esprit est là : « Même pas peur ! »
À son patron avocat : « Les gens voient les avocats comme des enfoirés de première et ils ont raison ! ». D’autres indices soulignent la piste Six : Erin veut comprendre, tout comprendre et comprendre clairement : « Comment fonctionne l’usine centrale…, pourquoi les bassins sont recouverts.. ça veut dire quoi ? ». « Attendez une petite minute, je veux être sûre de bien comprendre … ». On a affaire ici à un profil sensible, genre « écorché vif », rebelle qui profère des réflexions iconoclastes, a un mental d’une vélocité redoutable, un sens de la répartie aïgu, les nerfs à fleur de peau, des explosions de violence subite, est doué pour clarifier les situations complexes et a une susceptibilité particulière sur la trahison. D’où le souci d’entretenir des relations claires. Par ailleurs, quand je pense au Six, me vient à l’esprit une coloration « détective à la recherche d’indices » et là, le personnage d’Erin tourne clairement autour de cette attitude.

Le sous type Ennéagramme en tête-à-tête

Si vous ne deviez regarder qu’un film pour comprendre ce sous-type, celui là serait un bon choix ! Le regard est un modèle du genre : perçant, enjôleur, extrêmement centré sur l’objectif. La focalisation de l’attention sur la tâche ou sur l’interlocuteur est exclusive. Au début de son enquête, Erin, pendant trois jours et trois nuits oublie de manger, de boire, de dormir, oublie son amant et ses enfants, oublie de prévenir son patron de son absence et de ce qu’elle fait. Elle est « passionnée » par cette enquête, elle est en tête-à-tête exclusif avec elle. Plus tard, son bien-aimé doit lui rappeler qu’ils ont dîné ensemble la veille mais « qu’elle a bouquiné tout le temps. » En clair, elle était tellement absorbée par son travail qu’elle ne souvenait pas de la présence de son chéri ! Les scènes de séduction sont mémorables, notamment celle avec Scott, l’employé du Département Régional des Eaux, auprès duquel elle déploie la totale : regard, sourire et rapprochement stratégique de son décolleté au plus près de l’interlocuteur… Le désir d’exclusivité se retrouve aussi quand son patron décide qu’il n’est pas de taille à poursuivre seul l’enquête et qu’il doit s‘associer à un autre cabinet. Elle est furieuse : c’est « son » enquête !

L’alliance du profil Ennéagramme Six avec le sous-type en tête-à-tête

Le mot clé ici est « Force-Beauté ». La force, c’est le courage d’affronter le danger, d’affronter ses peurs. Une force intérieure qui soulève des montagnes, une transformation de sa peur en force. On a quand même ici affaire à une petite employée de rien du tout qui décide de mettre une multinationale à genoux. C’est  une force avant tout mentale, mais qui débouche sur des attitudes courageuses. Aucun problème pour aller à l’affrontement. Le souci, c’est que ce sous-type est sujet à des va-et-vient de fatigue qui vont coïncider avec sa confiance. La fatigue baisse, la confiance s’en va, la force n’est plus là. La force se retrouve également dans la capacité de convaincre. Ce profil a la capacité d’expliquer clairement des choses compliquées, ce qui se retrouve plusieurs fois dans ce film quand Erin dresse à son patron un tableau de la situation. Capacité évidemment en lien  avec le souci de poser beaucoup de questions avant, pour comprendre. Quand, à la fin du film, Erin découvre enfin l’ancien employé de l’usine qui va lui fournir la preuve de la culpabilité de la multinationale, elle st si excitée qu’elle appelle son patron. Lequel, la connaissant bien lui répond : «Bon, je vous sens dans une grande excitation, alors, ne le bombardez pas de questions… ». Cette force a également la particularité de ne pouvoir se déployer que dans les relations en tête-à-tête. Dans l’une des dernières scènes, on voit Erin donner un coup de téléphone à l’assistante d’un client : « Je préférerais lui expliquer en tête-à-tête » dit-elle littéralement.

Le mot « Beauté » a peu de sens dans ce film où le contrephobique nous joue plutôt une beauté trash avec tenues agressives que la beauté plutôt douce, plus classique de ce profil.

Ce qui m’a touché
  • La  sensibilité du Six qui transparaît souvent.
  • Le côté « Jeanne d’Arc » d’Erin, capable de foncer droit devant se confronter à plus fort qu’elle.
  • La différence avec le profil Ennéagramme Huit qui, ici, est visible.
  • Le sous-type tête-à-tête, très marqué, sympathique, malgré certains excès.
  • Ce profil ennéagramme est assez complexe à expliquer et je trouve que ce film lui rend honneur de bien jolie façon.