out-of-africa-v2

Film de Sydney Pollack, 1986

avec Meryl Streep, Robert Redford

 

 

Kenya, début du XXe siècle. Ce film, réalisé à partir d’un livre autobiographique, raconte l’histoire de Karen Blixen, une danoise qui ne peut rien faire comme tout le monde : bâtir et gérer seule une ferme en Afrique, rendez-vous compte !

Interprété par Meryl Streep, ce rôle nous retrace quelques épisodes intrépides significatifs : la décision de planter du café : «Jamais personne n’a osé planter du café à cette altitude ? Qu’à cela ne tienne, moi, je le ferai ! », traverser sans protection les lignes ennemies pendant la guerre, créer une école pour les enfants sans aucun soutien…

Sous-type Survie

Le côté survie lui fait fuir les obligations sociales usuelles entre expatriés et se replier sur sa plantation. Un bel homme vient à passer, interprété par Robert Redford, et naît une histoire d’amour. Même l’idylle a une coloration survie : chaleur, connivence simple, rareté de mots, regards, doigts qui s’effleurent. Pas bavard, le sous-type survie dans les situations émotionnelles ! Beaucoup plus sobre que l’exaltation habituelle des tête-à-tête. L’histoire d’amour est d’autant plus intense que le personnage de Robert Redford est de profil Sept : difficulté à l’engagement, à la stabilité. L’intrigue tourne donc à une histoire de départs et de retrouvailles. Le Sept part en vadrouille et la Quatre survie reste sur son territoire. Jusqu’au jour où le sous-type survie de Meryl Streep l’incite à proposer à l’être cher de se sédentariser, de faire de la ferme son camp de base. Robert Redford se cabre : sa liberté chérie est en danger. Arrive alors l’incident décisif : un soir, au coin du feu, il la voit recoudre un bouton d’une de ses chemises à lui ! Ce qui peut sembler tout naturel de la part d’une amante survie, prend ici une autre dimension : le profil Sept voit dans cet acte un indice prouvant qu’elle ne respecte pas sa liberté et cherche à lui mettre le grappin dessus. Patatras, fin de la relation ! Les autres aspects survie sont moins flagrants dans le film que dans le livre : l’énergie colossale dépensée pour la plantation, les heures de dur labeur, la fatigue, la maladie, les soucis financiers, l’inquiétude, l’insécurité.

À la fin du film, la plantation brûle lors d’un incendie : « pas d’assurance, c’est bon pour les pessimistes. » Cette fois, c’est la fin. Meryl Streep s’inquiète alors du devenir des indigènes qui ont travaillé pour elle. Pour s’assurer que l’on s’occupera d’eux et qu’on leur trouvera un territoire où vivre, elle va jusqu’à s’agenouiller devant le nouveau gouverneur lors du cocktail célébrant son arrivée. Lui, sous type social, cherche des termes diplomatiques pour l’éconduire, mais Meryl Streep tient bon : l’intrépidité la fait rester à genoux au-delà des convenances. Stupeur dans l’assemblée, gêne maximale ! Qui prendra fin lorsque la femme du gouverneur s’engagera, au nom de son mari, à ce que le devenir de ses anciens employés soit assuré. Le côté indépendant, voire individualiste, de ce profil se retrouve lors de l’enterrement du bien-aimé dont l’avion s’est écrasé : elle est seule et on sent bien qu’elle n’a jamais été vraiment proche de tous les autres.