2016, de Philippe lioret avec Pierre Deladonchamps, Gabriel Arcand, Catherine de Léan

 

 

 
 
L’histoire

À trente-trois ans, Mathieu ne sait pas qui est son père. Un matin, un appel téléphonique lui apprend que celui-ci était canadien et qu’il vient de mourir. Découvrant aussi qu’il a deux frères, Mathieu décide d’aller à l’enterrement pour les rencontrer.…

Axel Scoffier de Kritikat.com : « Sec, noueux et bienveillant, “Le Fils de Jean” parvient à conjuguer une quête de paternité à un travail d’enquête familiale, et à construire dans ce même mouvement un délicat édifice d’émotions contradictoires. »

 

Le film, déjà correspond à cet archétype. Les dialogues sont minimalistes, le regard du cinéaste, respectueux de l’intégrité de ses personnages, est toujours distancié et juste. Il en tire des scènes fortes alors qu’aucun mot n’est vraiment échangé. Ce qui fait qu’on est à la fois dans le film et un peu au-dessus, dans une posture Cinq, légèrement à distance. La sobriété s’allie à la pudeur et à la délicatesse. Le rythme n’est ni lent, ni rapide, chaque séquence a son juste temps et il n’y a pas une seconde de trop. Dans ce film intimiste, on trouvera aussi une forme d’élégance dans les prises de vue qui mettent les non-dits en valeur.

 

Mathieu

Magnifique rôle de Cinq survie. Il incarne les éléments précités : pudeur, délicatesse et une masse d’émotions intériorisées qui sont joliment traitées… sans mots, sans gestes, sans beaucoup d’expressions du visage. Pourtant, la situation est bouleversante : rencontrer les membres d’une famille dont on ne savait pas faire partie il y a 48 heures ! Mathieu, pour qui la relation et la chaleur humaine ne sont pas des points forts, fait l’effort de venir de Paris pour créer du lien au Québec. Il sort donc de sa zone de confort et essaie de s’ouvrir aux autres, même si on demeure dans le clan familial. Néanmoins, l’intrigue va l’amener à utiliser son centre mental pour faire converger certains indices démontrant que la situation qu’on lui a racontée ne tient pas. Plus avec des regards qu’avec des mots, Mathieu va faire comprendre aux uns et aux autres qu’il a compris la vérité… Le retournement de situation est amené avec infiniment de douceur et de pudeur, alors qu’on voit en parallèle la fin s’esquisser par petites touches !

 

Le rôle de Pierre

Archétype Neuf survie, avec ses vicissitudes, son incapacité à trancher, sa tendance à ne pas élever la voix, et finalement attachant, en dépit de son effacement.

 

Conclusion

Une bouffée d’air frais, des odeurs de sirop d’érable, une sensibilité touchante. Vous ne serez probablement jamais bouleversés, mais souvent émus. Avec peu de moyens, le réalisateur nous offre un petit bijou d’humanité.

 

Bon film !

 

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