Premier livre au monde uniquement dédié aux sous-types de l’Ennéagramme, en rupture de stock depuis quelques mois, La Clé de l’Ennéagramme vient de ressortir, dans une nouvelle édition. Si le fond n’a pas changé, plusieurs analyses de film ont été ajoutées. Elles permettent de rendre concret les automatismes comportementaux de chacun des 27 archétypes. De plus, une rubrique de témoignages donne des indications sur la plus-value du sous-type tant sur un plan personnel que professionnel. En voici trois extraits :
Témoignage de type Un
Sandrine, 45 ans, Consultante RH, sous-type social
Il ne m’avait pas été très difficile pour moi de me situer en base Un : l’exigence, pour moi et pour les autres, le souci du travail bien fait, la colère toujours présente…
Pour autant, lors des panels, cohabiter avec les autres représentants de ce type Un n’a pas forcément été simple. Il me semblait parfois être décalée par rapport à eux. Les notions de propreté, d’ordre, de méticulosité, de soin extrême porté à l’achèvement d’une tâche ne résonnaient pas chez moi. Le doute s’introduisait : ne serais-je pas finalement de type Trois : toujours dans l’action, efficace, faisant le mieux possible mais dans une limite de temps définie « Un repas pour quinze ? D’accord, mais en y consacrant une heure maxi »…
La découverte des sous-types m’a sorti de cette ornière. En découvrant combien les préoccupations des différents sous-types étaient différentes, j’ai pu comprendre que mon profil Un avait une expression particulière, finalement assez loin de l’ordre méticuleux souvent associé à la fourmi. Car ce n’est pas vers les choses matérielles que se dirigent mon attention et mon énergie, elles s’incarnent plutôt dans le champ social. C’est l’appartenance à différents groupes qui sollicite mon énergie. Ainsi, participer à des groupes, par intérêt pour leur action, leur rôle dans la société, ou leur intérêt intellectuel (un groupe de jeunes, une association de quartier, un groupe de réflexion) signifie pour moi m’engager à y jouer un rôle à ma mesure, plus souvent défini par les besoins existants que par mes propres envies. Suivre les comptes, animer une réunion, ou organiser l’achat du cadeau du prochain fêté deviennent alors autant de tâches que je rajoute à mon ordinaire, quitte à « charger un peu la mule », comme on dit. Qu’importe ! Si je m’engage, je fais, et on peut compter sur moi. C’est le respect du contrat moral passé implicitement avec le groupe. Et là, mieux vaut être organisée et efficace pour survivre… Ce qui ne laisse finalement que peu de place à un véritable perfectionnisme matériel.
Ainsi, je me reconnais pleinement dans ce type Un sous-type social. Je suis bien consciente qu’il n’est pas une fin en soi, et sa découverte demande bien sûr de continuer à travailler à un chemin d’évolution, comme pour tous les autres profils. Mais sa découverte a signifié pour moi un soulagement, une clarification et, aujourd’hui, je me sens plus proche de mes confrères en sous-type social que de mes alter ego de type Un.
Témoignages de type Six
Patrick, coach, 46 ans, sous-type survie
Lorsque j’ai découvert les sous-types, conformément à mon profil Six, j’ai d’abord utilisé cette connaissance pour me sécuriser !
Grâce aux sous-types, je pouvais estimer les réactions des autres et prévenir le risque de conflit : respecter la distance vitale ou éviter l’intrusion pour les personnes de sous-type survie, accepter l’intensité et le retrait des tête-à-tête sans me sentir phagocyté ou délaissé, renoncer à une relation avec un social sans lui en vouloir et sans me dire qu’il m’en voulait ou que je ne l’intéressais pas. En clair, mes projections un peu parano étaient déjouées quand elles produisaient de fausses alertes ! Dans mes relations professionnelles, je me suis mis aussi à utiliser le sous-type de mes interlocuteurs dans les exemples que je leur donnais, ce qui les touchait davantage, tout en me rassurant.
Puis, j’en ai fait profiter les autres.
Le mot clé de mon sous-type Six survie est « Chaleur ». En fait, il faut comprendre « Gentil ». En tant que tel, j’ai toujours été bon en pédagogie. Dans mes applications professionnelles, j’ai souvent fait appel aux sous types pour comprendre et dénouer les difficultés relationnelles de mes clients. J’ai expliqué, fait faire des exercices, et ils ont souvent été surpris de la pertinence des trois sous-types.
Finalement, je l’ai appliqué à moi-même.
Ce dernier point a pris du temps. Je n’ai pas identifié mon sous type survie tout de suite car mon aspect contre-phobique me fait chercher des relations variées et assez souvent dans la tension : je me croyais en tête à tête. Mais ma porte blindée, mon alarme, mon besoin de sommeil, et plein d’autres indices auraient dû me faire douter ! La découverte de mon vrai sous-type a donné une incarnation à mon type : je l’ai vu à l’œuvre dans les aspects pratiques de ma vie et j’ai pu apprendre à le raisonner là où il me contrôlait. Dans le passé, j’étais dans la peur de voyager loin ou dans des pays inconnus, dans le besoin d’acheter deux ordinateurs, de multiplier les sauvegardes, d’acheter trois paquets de lessive au lieu d’un, de trop me couvrir par rapport à la température extérieure, de courir chez le médecin à la moindre alerte… Maintenant, j’ai programmé un voyage en Amérique Latine cet automne, sans en faire trop ni trop peu dans le risque, de façon « normale ». Signe d’évolution ?
Témoignages de type Sept
Hubert 59 ans, ostéopathe, sous-type survie
La découverte de mon type Sept, dans un premier temps, n’a pas changé grand chose. Certes, cela reflétait bien certaines compulsions, mais bon ! Je tendais même à déconsidérer le modèle de l’Ennéagramme, estimant que les bases Trois et Sept se ressemblaient pas mal et qu’il était plus facile de rationaliser mon inconfort plutôt que de vouloir s’insérer dans un certain profil. Les panels m’ont aidé à franchir une première étape vers l’acceptation de moi-même, mais il me manquait quelque chose pour pouvoir véritablement utiliser l’Ennéagramme comme outil de transformation. Il manquait une dimension, la prise de conscience restait intellectuelle. La connaissance de mon sous-type a apaisé cet inconfort. Immédiatement, je me suis reconnu dans le sous-type survie et soudain, les différents pans de ma vie ont pris sens. J’ai pu prendre du recul avec certaines évidences : l’importance du clan, mon sens de l’organisation, la gestion des choses matérielles, une certaine peur du manque, ma recherche du bien-être et de la sécurité tant pour moi-même que pour mes proches, la maison comme préoccupation centrale, un intérêt pour la santé, une conscience particulière du corps (d’où mon métier : ostéopathe). Il y a eu un monde entre accepter d’être de base Sept et discerner comment cette base s’incarnait dans ma vie de chaque jour. Le sous-type m’a aidé à voir où et quand ma base devient excessive, comment elle m’évite d’accueillir mes peurs et m’entraîne dans un cercle vicieux de toujours plus d’activisme dans ce monde de la survie où il y aura toujours de bonnes raisons d’être soucieux. C’est comme une fuite en avant vers toujours plus de mouvement au détriment de l’accueil du présent, tel qu’il est.