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Film de John Madden, 2012,

 

avec Judi Dench, Tom Wilkinson, Maggie Smith

 

L’histoire

Un jeune indien de Jaipur a hérité de son père un vieil hôtel bien délabré. Il a l’idée d’en faire une maison de retraite pour européens désargentés. Il monte un site internet où il appâte ses futurs clients par des très belles images montrant davantage ce que l’hôtel pourrait devenir : une sorte de palace bucolique, que ce qu’il est vraiment actuellement, une ruine en reconstruction.

Le type Sept

Le héros indien, Sonny,  (interprété par Dev Patel, qui jouait le rôle principal dans Slumdog Millionnaire) incarne avec brio les bons côtés du type Sept : optimisme débordant, fraîcheur, spontanéité mais aussi les travers : un côté parfois puéril, le déni de ce qui ne va pas et la rationalisation de ce qui se passe. La rationalisation, c’est le mécanisme de défense principal du type 7 : reformuler positivement la réalité : votre chambre est sale ? Pas vraiment, si vous l’imaginez comme elle sera bientôt. Il n’a y pas d’argent ? C’est relatif quand on pense à combien on va en gagner…

… Lorsque ses premiers hôtes arrivent, il est en train de peindre un bout de mur, les chambres ne sont pas prêtes, mais son enthousiasme et sa bonne humeur vont compenser en partie le choc des arrivants désarçonnés par le décalage entre leurs attentes et la dure réalité.  Certaines chambres n’ont pas de porte,  les téléphones intérieurs ne fonctionnent pas, mais ce ne sont pour lui que des « questions de détail ». Lui,  ne voit qu’un palais exotique, témoin de l’histoire, splendide demeure… On est typiquement dans la capacité à ne percevoir que le mieux d’une situation et à occulter tout ce qui ne va pas, tout ce qui pourrait faire que le projet n’aboutisse pas. Son dicton : « A la fin de j’histoire tout finit par s’arranger. Donc, si ce n’est pas arrangé, cela ne doit pas être la fin de l’histoire ! »

Le sous-type survie

Le sous-type dominant montre là où vont l’essentiel du temps passé, des préoccupations, et de l’énergie consacrée. Ici, pas de doute, on est dans la monde de la survie : l’argent, la maison (pardon, le palace), la matérialité sous différentes formes : téléphone, peinture, repas ;  d’autre part, ce qui touche au confort et au bien-être. Ici, on est gâtés : le bruit, la chaleur, les rues qui grouillent de monde… Sonny se débat jour et nuit pour la satisfaction matérielle de ses clients, pour équilibrer les comptes, afin d’assurer la pérennité de son hôtel.  La notion de clan se voit dans l’absence complète d’amis ou de relations. Il a l’intention de s’en sortir seul. Le clan peut parfois comprendre un petit cercle de proches sur lesquels on peut compter. Ici, dans un premier temps, il n’y a personne. Puis, ce sont les clients qui vont s’allier à lui et qui vont former le clan.

 

Autres intérêts du film

Il n’y a pas véritablement de premier rôle dans ce film. Les six retraités britanniques qui, faute d’argent, décident de partir s’établir en Inde, sont autant de personnages truculents. Le choc culturel auquel ils sont soumis va les obliger à retrouver leur authenticité pour faire face à leur nouvel environnement. Grâce à leurs personnalités cohérentes, on s’attache à chacun d’eux au fur et à mesure que les masques tombent et qu’ils nous livrent leurs histoires, leurs peurs et leur vulnérabilité.

Le type Sept survie est tour à tour amplifié, gentiment caricaturé et remis en question avant d’offrir sa plus jolie version : l’accueil des émotions permettant un équilibre entre légèreté et gravité.

Sur un sujet délicat, le film trouve une certaine justesse. Comme souvent en Inde, la vie, la mort et la souffrance s’entrechoquent à une cadence surprenante. Simple et émouvant, cette comédie nous offre plusieurs bien belles versions de la transformation de l’être. Bon film !

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