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Film d’Eric Rochant, 2013

avec Jean Dujardin, Cécile de France

 

 

L’histoire

Grégory Lioubov, un officier des services secrets russes est envoyé à Monaco afin de surveiller les agissements d’un puissant homme d’affaires. Dans le cadre de cette mission, son équipe recrute Alice, une surdouée de la finance. Contrairement aux usages, Grégory va entrer en contact avec Alice, son agent infiltré. Naît entre eux une passion peu en accord avec l’exigence de leur profession.

Le film

 Comme de nombreux thrillers, l’énergie générale du film est Six : un climat d’incertitude où rôde le danger. On manque d’éléments qui nous donneraient une image claire de la situation. Le spectateur est laissé dans le brouillard, on ne comprend pas tout, on ne sait plus qui espionne qui pour le compte de qui…

Le profil Ennéagramme Trois

 Cécile de France, dans le rôle d’Alice incarne un rôle de profil Trois. Elle est dynamique, s’adapte facilement à des situations difficiles, sait charmer et convaincre pour atteindre ses objectifs.

Jean Dujardin, dans le rôle de Grégory, incarne son pendant côté masculin. Lui aussi, est de profil Trois. Il est dynamique, s’adapte facilement à des situations difficiles, sait charmer et convaincre pour atteindre ses objectifs.

Le sous type tête-à-tête

Il y a ce regard intense et charmeur qui cherche l’attention de l’autre, un besoin de séduire et manifestement, aucun de ses interlocuteurs ne semble avoir envie de penser à autre chose quand il est pris dans le zoom de ses yeux. D’ailleurs, dans tout le film, Alice s’exprimera presque toujours à un seul interlocuteur plutôt qu’à plusieurs en même temps. La seule fois où elle prend la parole en groupe, pour présenter ses produits financiers à une équipe, elle est bien moins convaincante.

De son côté, Grégory déploie les mêmes caractéristiques.

L’alliance du profil Ennéagramme Trois et du sous-type tête-à-tête chez la femme

Le mot clé, ici, est « masculin/féminin ». Comme toujours avec ce mot clé, il y a de multiples interprétations possibles. La plus classique, chez la femme de ce profil, est « de la masculinité dans sa féminité ». En clair, il y a association entre un sex-appeal de femme et une séduction un peu masculine du Trois : ce côté battant enthousiaste qui sait où il va , fait tout pour y arriver et y arrive. Dans notre société occidentale, cette attitude est interprétée comme une dynamique plutôt masculine. Selon les femmes, cette séduction masculine s’allie avec une féminité plus ou moins assumée. Dans ce film, Cécile de France incarne merveilleusement cette dualité masculin/féminin. Elle est femme, séduisante et, en même temps, c’est elle qui, plusieurs fois, fait la démarche d’aller vers l’homme. Elle prend l’initiative, prend la parole en premier, mène la conversation, comme un sportif qui mène le jeu plutôt que de le subir. Une scène est particulièrement représentative : le grand patron vient pour la première fois dans leur succursale de Monaco et il est en train de discuter avec son supérieur direct. Elle décide d’y aller ! Elle va donc se lever, devant tous ses collaborateurs en open space, traverser la salle, tout juste frapper à la porte et interférer dans un tête-à-tête entre ses deux supérieurs. Et, une fois dans la pièce, jouer de ses hanches, de son buste et de sa voix pour allier son côté “culotté-dynamique-masculin” avec tous les atours de sa féminité. Par ailleurs, ses vêtements sont le parfait reflet de cette énergie : elle est féminine, bien qu’habillée en homme. Pantalon et veste assortis d’une démarche, là encore, plutôt pêchue.

L’alliance du profil Ennéagramme Trois et du sous-type tête-à-tête chez l’homme

Jean Dujardin, de son côté, exprime de la féminité dans sa virilité : la fragilité est assumée et donne à son masculin une forme subtile, plutôt que machiste. Il est élégant, a lui aussi le regard pénétrant, s’adapte avec douceur. La scène où il téléphone à sa bien-aimée, alors que trois de ses collègues sont avec lui dans la voiture est représentative de cette force masculine où tendresse et volonté se mêlent. Par ailleurs, il ose exprimer ses émotions d’une façon plus sensible que pour les autres représentants de ce profil. Les larmes affleurent plusieurs fois tant dans les scènes d’amour que dans les scènes de déception. Il a aussi cet amour « passionnel » qui peut hanter les tête-à-tête. Il aimera Alice jusqu’au bout, quitte à renoncer à sa carrière. Et, chaque fois qu’il la prend dans ses bras, il a certes la force de l’homme, mais il y adjoint de la douceur, de la rondeur, une petite teinte de féminité, en somme…

Conclusion : rarement, dans un film, on a la chance d’avoir le même archétype incarné par un homme et par une femme. Non seulement c’est le cas ici, mais tous les deux jouent les deux premiers rôles.

Le film est aussi émouvant qu’incertain, le suspense tient jusqu’au bout et la prestation des deux acteurs mériterait à chacun un Oscar. Bon film !

 

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