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Film de Rebecca Zlotowski, 2013,

avec Léa Seydoux, Tahar Rahim

 
L’histoire 

De petits boulots en petits boulots, Gary est embauché dans une centrale nucléaire. Là, au plus près des réacteurs, où les doses radioactives sont les plus fortes, il tombe amoureux de Karole, la femme de Toni. L’amour interdit et les radiations contaminent lentement Gary.

Analyse du film

Rares sont les films qui équilibrent autant les trois sous-types dans leur scénario.

En survie, il y a le manque d’argent, des conditions de vie spartiates, un petit clan d’amis qui s’entraide, une solidarité vitale, de la chaleur humaine, de la promiscuité, la souffrance, la maladie et la mort qui rôde.

En tête-à-tête, il y a un couple qui tombe éperdument amoureux, au delà de la raison, au delà des mots. Et donc des regards, de la séduction, de la sensualité…

En social, il y a le thème du nucléaire : les centrales fournissent 80% de l’électricité française et contribuent largement au niveau de vie élevé du pays. Compte tenu des risques, qui nous sont exposés ici, le jeu en vaut-il la chandelle ?

Le type Trois sous-type tête-à-tête

Peter O’Hanrahan le présente ainsi : « La capacité à créer une image de réussite est focalisée sur l’identité sexuée et ses implications. Le charisme personnel repose sur le fait d’être un homme ou une femme attirant. Inconsciemment, il peut en fait y avoir une confusion quant à son genre. »

Le mot clé de ce sous-type est « Masculin-Féminin ». Ces deux mots peuvent se conjuguer dans bien des sens. Ici, le personnage de Karole est évocateur : femme séduisante, elle va intensifier son sex-appeal par des cheveux courts et s’habiller en short ou en pantalon. En clair, elle va injecter une dose de « masculinité » dans son apparence. Au final, elle est décalée par rapport aux autres femmes ; plus qu’elles, Karole ose conjuguer féminité et apparence de  garçon manqué. On pourrait présenter ce sous-type autrement : oser être une femme sans se priver de certaines qualités masculines. Être une battante séduisante, mais pas de complexe, on va se battre contre les hommes à armes égales… la féminité en plus. C’est un profil que l’on retrouve couramment chez les femmes d’affaires qui vont  se maquiller normalement et mettre un costume d’homme ou un chapeau qui détonne et leur donne quelque chose de masculin dans leur look. Ici, Karole ose sa féminité dans un monde d’hommes et y trouve sa place naturellement.

Le sous-type en tête-à-tête est bien visible dans cette passion amoureuse dévorante, intense, incontrôlable, relativement incompréhensible pour les représentants des autres sous-types. C’est une relation sur trois plans :

  • Au niveau instinctif, on voit bien comment le sous-type est un moteur archaïque, primal. Il n’y a rien à raisonner dans l’attirance qui appelle les deux amoureux, c’est la force de deux aimants qui, physiquement, convergent l’un vers l’autre naturellement. De la même façon, avec la même force, les deux corps sont physiquement attirés l’un vers l’autre.
  • Au niveau mental, chacun ne pense plus qu’à l’autre. C’est une obsession qui leur tombe dessus.
  • Au niveau émotionnel, c’est l’équivalent d’une secousse d’un niveau maximal sur l’échelle de Richter, qui mesure l’amplitude des tremblements de terre.

Conclusion : on voit bien comment la vie de ce sous-type ne sera jamais linéaire et comment les représentants du sous-type en tête-à-tête peuvent se confondre avec des types Quatre.

Autres intérêts du film

Le personnage de Gary est plutôt type Neuf sous-type tête-à-tête. Lui aussi ne semble rien pouvoir contre cette passion qui l’habite. En revanche, il est plutôt à créer les dispositions de la séduction qu’à « aller frontalement vers l’autre ». Par ailleurs, il est décalé dans ses déclarations : plutôt du genre à attendre que les choses se fassent naturellement qu’à foncer vers l’être aimé la fleur au fusil.

Les deux autres rôles masculins, le patron de Gary et le mari de Karole sont, eux, plutôt du type neuf sous-type survie.

Ce scénario mixant les trois sous-types donne un film puissant, dense, percutant au niveau des émotions. La solidarité des uns et des autres est émouvante et les acteurs sont éblouissants. Bon film !

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