Film de Steven Spielberg, 2002,
avec Leonardo di Caprio et Tom Hanks.
L’histoire
Basée sur une histoire vraie, le film raconte, dans les années soixante, la vie de Frank Abagnale, un jeune faussaire, qui détournera deux millions de dollars et figurera sur les listes du FBI comme l’un des dix individus les plus recherchés des Etats-Unis, avant d’avoir 20 ans ! Carl Hanratty, agent du FBI fait de la traque de Frank Abagnale sa mission prioritaire, mais ce dernier reste pendant longtemps insaisissable…
Le type Trois sous-type survie
Tant que ses parents étaient ensemble, Franck avait son quota d’affection. Puis, le père ayant perdu son travail, sa mère le quitta. Dévasté intérieurement, Franck semble alors intégrer que « le bien-être affectif est dépendant du bien être financier » et donc que, pour être heureux, il faut être en sécurité sur le plan matériel. On rentre là dans la stratégie du type Trois survie.
Peter O’Hanrahan le présente ainsi : « La capacité du Trois à travailler dur, à avoir des résultats, et à maintenir une bonne image, est mise au service de la réussite matérielle. Doté d’une énergie considérable, ce sous-type peut atteindre ses objectifs de sécurité financière, d’une maison luxueuse … Le danger de cette quête matérielle est de perdre contact avec le vrai moi. »
Pour mieux convaincre, il faut s’adapter à l’interlocuteur, donc oublier ses propres sentiments. Le film illustre ce côté « acteur convaincant qui change de rôle fréquemment ». Véritable caméléon, Frank revêt des identités aussi diverses que pilote de ligne, médecin, professeur d’université ou encore assistant du procureur. Le tout avec culot et brio. Il devient ensuite faussaire, une autre manière de se battre pour sécuriser sa vie matérielle.
Bien sûr, tous les trois ne sont pas faussaires, mais nombreux sont ceux qui ne savent plus où se situe la frontière entre convaincre honnêtement et convaincre à tout prix en enjolivant la réalité. On revient ici au mot clé de ce profil « Sécurité matérielle ». Cet argument justifie certaines duperies/tromperies : ce n’est pas que j’ai enjolivé la réalité, même si c’est vrai. En fait, quoi que j’ai fait, j’étais excusable puisque c’était pour assurer ma sécurité matérielle (voire celle de mes proches). A partir de là, on risque de se leurrer soi-même et travestir régulièrement certains éléments de la réalité, comme un faussaire fait croire que ses billets sont vrais, alors qu’ils ne sont que de la contrefaçon.
Dans la vraie vie, l’histoire se termine bien : une fois dominée sa passion, après quelques années de prison, Franck passera de l’autre côté et deviendra consultant spécialiste de la lutte contre la fraude au sein de sa compagnie, l’Abagnale and Associates & Cie, qui aura notamment le FBI comme client…
Autres intérêts du film
L’agent du FBI pourrait bien être de type Un. Mais l’essentiel demeure le chemin de transformation de Franck dans un film qui nous montre les deux polarités extrêmes de ce profil : le mieux et le pire, mais le pire dans un registre étonnamment sympathique. On éprouve, en effet, une certaine bienveillance pour ce jeune homme qui court dans l’action pour éviter d’accueillir sa détresse affective intérieure.