Ennéagramme type Six, trois films, trois sous-types : La Proie (Six survie), Rebecca (Six tête-tête) et Usual Suspects (Six social)
Rebecca
Film d’Alfred Hitchcock, 1947
avec Laurence Oliver et Joan Fontaine
L’histoire
(Cinemaclassic.free.fr) Sur Manderley, superbe demeure de l’ouest de l’Angleterre, aux atours victoriens, planent l’angoisse, le doute : la nouvelle épouse de Maximilien de Winter, frêle et innocente jeune femme, réussira-t-elle à se substituer à l’ancienne madame de Winter, morte noyée quelque temps auparavant ? Tout commence lorsque Maxim de Winter décide d’épouser une jeune fille, simple, sans prétention, l’antithèse de sa défunte épouse, Rebecca. Mais lorsqu’ils arrivent à Manderley, le cauchemar commence. La présence de Rebecca est palpable, les domestiques lui sont fidèles et la jeune fille ne parvient pas à s’imposer. Elle doit lutter pour faire face aux affronts de la gouvernante, Mrs Danvers et rivaliser avec l’ombre de Rebecca. Le mystère plane sur la noyade de la première madame de Winter, suicide ou crime ?
Le type Ennéagramme Six :
Thèmes du profil Six : Doute ; environnement extérieur inconnu ; données manquantes sur la situation.
Dans son livre Les neuf visages de l’âme, Richard Rohr précise : « Les Six ont besoin de lieux sécurisants qui n’inspirent pas la crainte, dans lesquels ils n’ont pas besoin de se défendre et où ils sentent qu’ils sont acceptés tels qu’ils sont. » Ici, ce n’est pas gagné !
La jeune épouse pénètre dans ce manoir gigantesque, où règne la gouvernante en chef, qui dirige une armée de serviteurs. Elle est terrorisée, faute… d’avoir les codes du sous-type survie (gérer l’environnement matériel), ou du sous-type social (avoir des réseaux, établir des liens avec les voisins, trouver de nouveaux amis…). Ne connaissant ni le territoire, ni l’histoire récente de ce lieu où la précédente épouse de son mari est morte, elle est apeurée. Il y a cette énergie de la biche traquée, impuissante, faute de discerner les tenants et les aboutissants de la situation. Privée d’information, elle ne peut pas avoir confiance en elle.
Le sous-type en tête-à-tête
C’est la seule arme qui lui reste. Elle aime son mari. Et elle est en compétition avec sa défunte épouse, vers laquelle vont toutes les pensées de son époux. Elle va se faire belle, le chérir, tout faire pour que sa beauté parvienne à maintenir son attention sur elle. On retrouve ici, par la grâce du noir et blanc, des expressions de l’intensité du tête-à-tête, notamment par son regard, mais aussi par sa présence exclusivement dédiée à l’interlocuteur. Peter O’Hanrahan appelle ce profil Le Guerrier, à savoir un sens de la compétition extrêmement affûté et jusqu’au boutiste envers son objectif. Voir www.cee-enneagramme.eu/formation-coaching-enneagramme-et-sous-types/les-3-sous-types/
Là encore, rarement les caractéristiques de ce profil tête-à-tête ont été aussi joliment filmées. Par ailleurs, oser un scénario qui met en rivalité une épouse vivante et une épouse décédée, il fallait oser !
Apprentissage Ennéagramme
Ce que j’ai particulièrement aimé, dans ce film, c’est qu’après une première partie où le manque de confiance en soi du profil Ennéagramme Six le paralyse (et où il ressemble alors à certains profils Ennéagramme Neuf quand ils manquent d’affirmation), notre héroïne va montrer l’autre face : ce que donne le Six quand il est en confiance : une loyauté indéfectible, un bras fort sur lequel on peut s’appuyer, une sorte de certitude que l’on va s’en sortir, même si l’on ne voit pas du tout comment.
Malgré ses 70 ans, le film n’a pas pris une ride. Même si certains passages manquent de rythme, ils ajoutent à l’incertitude et la lenteur ne fait qu’augmenter notre impatience à connaître les éléments qui manquent et la clé de l’énigme. Bref, pour son premier film américain, Alfred Hitchcock a créé une atmosphère bien Six : nous n’avons pas toutes les données, l’incertitude règne et le danger rôde… Bon film !
En savoir plus sur :
Le type 6 de l’Ennéagramme
Les 9 types