2024, de Emmanuel Courcol, avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco

 

L’histoire

Un chef d’orchestre de renommée internationale apprend qu’il a été adopté et qu’il a un frère, employé dans une cantine scolaire, et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. Leur passion de la musique va les rapprocher …

 

Analyse Ennéagramme de Eric Salmon :

Le contraste entre deux environnements socio-culturels si différents : le monde ouvrier et le monde de la musique classique est étonnant et joliment orchestré. En termes de sous-types, c’est comme si on avait une caricature du monde de la survie : un petit nombre de proches vivant à proximité et sortant peu de leur habitat naturel rencontre le monde feutré de Bac +5 habitués à voyager beaucoup. Les tête-à-tête entre les deux frères vont également jouer leur partition, ce qui donne un film où les trois sous-types sont pris en compte et respectés équitablement.

 

Types :

Jimmy est un cas d’école du profil Huit survie : instinctif, impulsif, il fonctionne en mode tout ou rien, démarre au quart de tour quand il n’est pas d’accord, bagarreur et parle cash. Même excessif, il est tellement entier que c’en est touchant. Et puis, au fur et à mesure du film, il va évoluer, osant ouvrir sa vulnérabilité et des comportements moins caricaturaux, jusqu’à devenir attendrissant. C’est un de ces rôles où on a l’impression que l’acteur serait dans le civil du même profil que celui qu’il incarne dans le rôle.

 

Thibaut :

Au contraire, le rôle de Thibaut est moins typique de l’un ou l’autre des profils.  Ma première réponse serait : « je ne sais pas, pourquoi vouloir typer à tout prix ? » Mais bon, pour pousser l’exercice, je procède alors par élimination :

Centre corporel : je ne ressens aucune « énergie corps »

Centre Cœur : je ne le sens pas non plus.

Encore que : son habillement pourrait faire penser au type 4 : épuré, avec une sorte d’élégance sobre et raffinée. D’un autre côté, son verbe n’est vraiment pas représentatif du profil 4.

Centre mental : son expression est plutôt mentale, un rien froide, même si la délicatesse est là. La façon dont il annonce à Jimmy qu’ils sont frères est, pour moi, de ce registre : zéro affect, zéro chaleur corporelle et pan je te délivre avec des mots simples une information d’une puissance atomique. Donc, sur l’interprétation de son expression verbale, j’irais plutôt sur un type mental.

À partir de là, j’éliminerais le 7 et il nous resterait les profils 5 ou 6. Je pencherais plutôt sur le 5. Les émotions sont mises à distance, il semble avoir besoin de temps pour, logiquement, trouver des solutions. Autant dans ses interventions d’enseignant que lorsqu’il dirige lui-même un orchestre, ses animations sont plutôt minimalistes. Il est à la fois bien présent et légèrement détaché

 

Conclusion

Plein de contrastes, le film est enjoué et bourré d’émotions fortes, une belle humanité se dégage de l’ensemble. Si vous êtes en demande d’un feel good movie un peu gentil, passez votre chemin. Oui, on rit beaucoup et souvent, mais la trame du film vous bouscule. Après les applaudissements, tous les spectateurs de ma salle de cinéma sont restés assis, prenant le temps d’incuber la puissance émotionnelle du récit.

En tous cas, du très bon cinéma.

Bon film !

 

En savoir plus sur :

Les 9 types

Les sous-types