Les sous-types proviennent de besoins fondamentaux provenant de pulsions instinctives.

Chacun des représentants des trois catégories d’entre eux s’était adapté au monde d’avant pour subvenir du mieux possible à ses besoins. Avec le confinement, patatras, bouleversement des différents équilibres !



Survie et repli dans un coin

Aime passer du temps à cocooner, à préparer les repas, à contribuer à une certaine douceur de vivre dans la maison.

Le confinement l’a d’abord ravi à l’idée de maximiser le temps passé chez lui. Et cela s’est avéré joyeux pendant quelques jours.  « Oui, j’ai eu davantage de chaleur humaine de proximité et les deux premières semaines se sont bien passées.

Mais au final, si je n’ai pas de jardin, je finis par souffrir de la promiscuité. Au fond, j’aime bien avoir mon espace à moi et surtout, des temps de retrouvailles avec moi-même. Et là, le confinement me fait perdre ces deux éléments. »

 

Donc, après avoir assuré mes tâches en survie qui me donnent de l’estime de moi-même, je vais, un peu comme le profil Cinq, finir par devenir distant(e), par maximiser mon périmètre de sécurité, à me recroqueviller dans ma chambre, même pour travailler. Les autres pensent que je fais ma mauvaise tête, mais c’est autre chose, je me protège littéralement. Je ne réalisais pas à quel point ces notions de solitude choisie et d’espace vital étaient importantes pour moi. »

 

   
Le tête-à-tête et l’acédie


Aime consacrer du temps à ce qui le passionne, aussi bien l’être cher que son travail ou ses loisirs.

Le tête-à-tête est un passionné qui met beaucoup d’intensité dans ses rapports humains aussi bien que dans son travail ou ses loisirs. Dans la vie d’avant, ses journées étaient découpées comme un mille-feuille : un shoot de passion lors d’un déjeuner avec un bon ami, un shoot de 15 minutes avec son patron, un autre avec un client, un autre avec un dossier à finaliser. Dans chaque moment, il faut mettre de la densité, dans chaque relation, il faut maximiser l’énergie du lien. Dans ce ballet qui virevolte, en fonction de son niveau d’évolution, le profil en tête-à-tête savait ou non mettre des temps morts pour se ressourcer entre deux moments intenses. Amoureux de ma femme/mon chéri, je me suis réjoui(e)  de ce confinement me permettant de le/la voir plus souvent.
 
Mais finalement, finis les va-et-vient entre différentes personnes. La visio c’est bien, mais cela ne permet pas le même flux relationnel qu’un lien dans la vraie vie. « Au fil des semaines, je me suis tassé(e), je suis tombé(e) dans ce qu’on appelle l’acédie dans l’Ennéagramme : un état de non-vécu du moment présent. Être là sans plus vraiment être là. Comme le moment présent est fade, pourquoi veux-tu que je connecte dessus ? L’acédie, c’est une forme de langueur tropicale où on perd l’envie d’exister pleinement ici et maintenant. Une forme de laisser-aller, de fatalisme, devant la non-lumière du moment. En fait, je pense que, quitte à ne plus pouvoir vivre à 200%, j’ai préféré me mettre en énergie basse à 50%. L’intérêt, c’est que cela sauvegarde mon estime de moi-même. Pourquoi garder une bonne qualité de présence, quand la vitesse est limitée à 50 à l’heure et ne vous permet pas d’utiliser votre bolide dans les meilleures conditions ? Après plusieurs semaines de résistance où j’ai multiplié les coups de téléphone et les contacts en visio, j’ai fini par tomber dans un état d’hébétude, comme la marmotte tout juste sortie de l’hibernation. » 
 
 
     
 
Social et contre-social
 
Aime consacrer du temps à socialiser dans des soirées, des événements, des salons professionnels…
Là aussi, après une première phase de résistance au changement passant par une activité soutenue sur les réseaux, après avoir souvent créé un what’s app avec les voisins, le social nous témoignage de deux comportements principaux :
  • La récupération : se retrouvé(e) confiné(e), permet de récupérer physiquement, de se retrouver soi-même, de faire un peu de gym ou de yoga avec des cours en téléconférence. Cela permet de faire le point et d’arrêter de courir partout, même si c’est par obligation.
  • Le contre-social est une façon de vivre « avec le monde » sans voir grand monde. Les sociaux racontent qu’ils vont multiplier le visionnage de clips et autres vidéos sur différents thèmes, s’informer de la marche du monde, des tendances politiques, culturelles, démographiques et pas seulement en France. Comme si s’’intéresser à ce qui se passe dans le monde permettait de demeurer en lien avec les autres. Une sorte de gloutonnerie d’information. Cela permettra notamment, lors des repas, d’amener des thématiques sociales pour « élever le débat » et sortir de conversations trop terre-à-terre.
 
   
 
Dans les trois cas, il est question de faire feu de tout bois, de s’ajuster, avec des modèles différents :
  • Le survie tend à alterner activité et repli sur lui-même
  • Le tête-à-tête tend à passer en énergie basse
  • Le social passe d’interactions humaines à des interactions mentales.
Dans les trois cas, l’attitude de chacun pendant cette période de confinement est fortement décalée de son comportement classique. Les plus mûrs ont réalisé que cette période leur permettait d’explorer un nouvel équilibre de vie, en ajustant le temps passé dans chacun des trois mondes. Encore faut-il que le cadre de vie soit suffisamment agréable pour oser sortir de sa zone de confort. La probabilité demeure que chacun, après une phase plutôt joyeuse et enthousiaste, ait basculé au mieux dans le désarroi, sinon dans l’une et/ou l’autre des trois émotions aversives : peur, colère et tristesse. Comment pourrait-il en être autrement ? Pendant plusieurs siècles, la science nous a laissé espérer qu’elle allait diminuer la part d’incertitude dans la condition humaine. Nous ne sommes plus habitués à ne pas savoir de quoi le lendemain sera fait. Cette situation n’est pas idéale pour notre cerveau, programmé pour réessayer les solutions du passé à la situation présente. Au niveau des trois centres de l’Ennéagramme, quand le mental n’a pas de solution et que l’activité corporelle est limitée, il nous reste l’intelligence émotionnelle qui, en cas de désarroi propose une forme d’ouverture du coeur qui s’appelle l’espérance… 
Bon confinement !