tabarly-v2TABARLY

Film de Pierre Marcel, 2008

 

L’histoire (Allociné)

« On souhaite s’approcher de ceux que l’on admire, pour les écouter, les connaître. Mais ces hommes-là ne racontent pas leur histoire, ils la vivent. Rencontrer Eric est déconcertant. Un homme de discrétion et d’humilité. Des mots simples et un humour pudique. Je regrette de ne pas l’avoir mieux connu. Mais si je l’avais connu davantage, en aurais-je su beaucoup plus ? ?Parrainé par l’Association Eric Tabarly, le film de Pierre Marcel évoque le parcours hors norme du marin et son extrême sensibilité. S’appuyant sur une documentation unique d’archives, le documentaire nous fait revivre les courses au large, les arrivées discrètes ou triomphales, en solitaire ou en équipage, au long des trente cinq années de suprématie des Pen Duick sur toutes les mers du monde ». Jacques Perrin, producteur.

Le profil Ennéagramme Cinq

Nombre de caractéristiques du profil Cinq étant également des indices du sous-type survie, j’ai essayé de différencier les deux, mais les éléments sont souvent similaires. Dans le personnage d’Eric Tabarly, tel qu’il nous est décrit ici, on retrouve :

  • Le minimalisme : quand il parle, il utilise le minimum de mots pour s’exprimer, comme la première fois qu’il voit le bateau qui allait devenir son premier Pen Duick « C’était en 38, j’avais sept ans : le bateau était hiverné, là, au milieu des roseaux. Le bateau avait dû plaire à mon père, puisqu’il l’a acheté. On faisait de la croisière côtière… »

Les vêtements, même à terre sont simples. Les gestes sont a minima ceux qui semblent juste nécessaires pour accomplir une manœuvre.

  • La difficulté à parler de choses sans intérêt : « Cette réputation de taciturne m’a été mis sur le dos.. à tort !

En 64, après ma première victoire dans la Transat anglaise, les journalistes m’ont assailli, non documentés et m’ont posé des questions sans intérêt. Au bout de quatre ou cinq euh… les journalistes m’ont catalogué et  se souhaitaient bonne chance pour venir m’interviewer. »

  • Le premier lien avec les gens et les choses est mental :

En parlant de sa fille : « Une petite fille de deux ans , c’est…intéressant. »

Le bateau m’intéresse, plus que la mer. Sans mer, il n’y aurait pas de bateau, mais c’est surtout le bateau qui m’intéresse. »

  • L’envie d’expliquer :

« Pen Duick, c’est du breton, c’est le nom de la mésange à tête noire.

Littéralement, ça veut dire petite tête noire. Pen : tête, du : noir, ick, c’est le diminutif pour petit. »

Remarque : essayez d’en dire autant en moins de mots !!!

  • Une forte sensibilité liée à une quasi impossibilité d’exprimer ses émotions dans l’instant : « Quand on vous a dit que vous aviez gagné vous étirez content ?” Réponse :   J’ai été surpris ! »

Crash du Pen Duick 4 contre un cargo dans la première nuit de la Transat anglaise 1968 :« Êtes vous déçu ? ” :”Je suis un peu déçu. “

 

« C’est très difficile de dire ce que l’on ressent…

Je ne peux pas moi parler pour ne rien dire…

Moi, ce que je n’aime pas surtout, c’est communiquer…  Prendre un micro pour parler…  Et puis appeler  la terre quand je suis en mer, ça, je n’aime pas. »


 

 

  • L’innovation intellectuelle

Tabarly a été l’un des premiers à demander une coque en matériau autre qu’en bois, à créer un trimaran pour gagner la Transat, à créer les foils, à participer à l’invention de l’hydroptère.

Le sous-type Survie

Comme pour les types, je propose souvent à mes participants de trouver le sous-type par défaut. Ici, c’est assez simple : il y a zéro argument pour le tête-à-tête et zéro argument pour le social… reste donc le sous-type survie !

Plus précisément, lorsqu’on le décore du titre de Chevalier de la légion d’honneur, il se dit content mais on sent que ça ne l’intéresse pas franchement, voire pas du tout.

Après le record de l’Atlantique en 1980, une foule énorme l’attend à son retour en France. « On vous sent flegmatique face à ces débordements enthousiastes ?” Pas de commentaire, il demeure placide.

Travailler seul, naviguer seul ne lui pose pas de problème. Autonome, il va coudre, cuisiner, se débrouiller sans problème.

Dans deux de ses plus grandes victoires, le pilote automatique tombera en panne et, lorsqu’il évoquera cet incident a posteriori, cela ne semble pas l’avoir gêné plus que ça, certainement moins que d’autres profils, en tous cas.

Vivre seul est également facile. S’il y a des équipiers, ça va, mais la notion de « Clan » est bien là. Il s’agit d’un petit cercle de gens compétents qui ne parlent pas pour ne rien dire. Quant à la qualité qu’il apprécie le plus : «  Philippe Poupon ? C’est un excellent équipier, c’est quelqu’un qui a du sang froid. »

 

La maison : « J’aime mieux ne pas avoir de maison -je n’en ai pas eu pendant  45 ans- plutôt qu’une maison qui ne me plairait pas vraiment. »

Et puis, même si le film en parle peu, les éléments sont essentiels. Le sous-type survie a une relation particulière non seulement avec la nature, mais aussi  avec les éléments. Ici, c’est surtout la mer, le ciel et le vent. Comme si c’était naturel de devoir vivre au milieu des éléments, dans des conditions parfois extrêmes. Le sous-type survie, plus que d’autres, va non seulement s’en accommoder mais, souvent,  trouver cela jouissif.

Intérêt Ennéagramme

Découvrir la sensibilité de ce profil. Elle est omniprésente dans ce film. Parler peu, être sobre de ses faits et gestes ne veut pas dire être froid ou insensible, au contraire. C’est parce qu’il vit fortement les émotions que ce profil s’en distancie. Accepter de les accueillir dans l’instant pourrait être dangereux, elles pourraient le submerger. Et, une fois les émotions à distance, le mental en est d’autant plus lucide pour s’intéresser à l’environnement.

Les images sont exceptionnelles, le montage donne du rythme. On ne s’ennuie jamais et Eric Tabarly s’avère autant un homme d’exception qu’un formidable représentant de ce profil. Bon film !

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