FILE – NOVEMBER 23, 2012: The American romantic movie drama Casablanca celebrated its world premiere on November 26, 1942. Starring Humphrey Bogart and Ingrid Bergman the film was a solid success in its initial run, winning three Academy Awards, and its characters, dialogue, and music have become iconic. It now consistently ranks near the top of lists of the greatest films of all time. Please refer to the following profile on Getty Images Archival for further imagery: http://www.gettyimages.co.uk/Search/Search.aspx?EventId=113854183&EditorialProduct=Archival&esource=maplinARC_uki_12nov Humphrey Bogart (1899 - 1957) and Ingrid Bergman (1915 - 1982) star in the Warner Brothers film 'Casablanca', 1942. (Photo by Popperfoto/Getty Images)

Film de Michael Curtiz, 1942

avec Humphrey Bogart, Ingrid Bergman

 

L’histoire

Maroc, décembre 1941. Pour fuir l’occupation allemande, une des routes possibles passe par Marseille, Oran et Casablanca qui est, à l’époque, sous la responsabilité du régime de Vichy. À Casablanca, les réfugiés espèrent obtenir un visa des autorités et prendre le vol de Lisbonne, alors en zone libre. Et ceux qui ne l’obtiennent pas demeurent là, parfois longtemps, dans cette ville qui a également attiré les voleurs et les contrebandiers. Rick (Humprey Bogart), y dirige le café à la mode. Dans le passé, il a déjà été recherché par les Allemands devant lesquels il n’est pas du genre à courber l’échine.

Huit Tête-à-tête

Le type Huit apparaît clairement : c’est lui le patron, le verbe est sobre et il claque. Les ordres sont clairs, directs, ainsi que ses convictions. Il ne boit pas avec les clients. Son café n’est pas à vendre. Les décisions sont rapides, voire immédiates. Il est protecteur de ses employés dont il assure les salaires, même quand l’établissement doit fermer sur ordre des autorités. Sa diplomatie est nulle et sa combativité flagrante, même si elle est légèrement atténuée par le sous-type. Un jour, survient Viktor Lazlo, un chef de la résistance, qui a un besoin vital de fuir vers Lisbonne. Il est accompagné de sa femme, Ilsa Lund (Ingrid Bergman), avec laquelle Rick a eu une liaison autrefois.

Le film prend appui sur leurs différentes rencontres. Les tête-à-tête sont denses et passionnés. La puissance des regards est forte, presque envoûtante. Dans un premier temps, il est rude avec elle. Il n’a jamais oublié la relation qu’ils ont eue et lui, lui en veut de l’avoir rompue. Il y a un contraste saisissant entre l’amour qu’il lui porte toujours et le ton implacable dont il use pour lui parler. Puis, l’armure se fissure. On découvre alors combien les Huit sont sensibles sous leur blindage. Lui, Rick, « l’impulsif, dont on ne sait jamais ce qu’il va faire, pas sentimental pour deux sous », va contacter ses sentiments et, en une seconde, son cœur bascule. Là où l’instant d’avant il l’aimait passionnément en lui refusant tout, l’instant d’après, il l’aime tout autant et décide de tout faire pour la protéger. On est là au centre du Huit tête-à-tête : il aime entièrement ou pas du tout. À plusieurs moments, l’intuition instinctive du Huit va s’additionner à l’intuition plus subtile du tête-à-tête : « Vous savez bien qu’un jour, il vous faudra choisir et que vous me reviendrez. », « Ne me racontez pas d’histoires, je vous sens prête à dire n’importe quoi » lui dit-il, alors qu’elle n’a pas encore ouvert la bouche. Ce film est fort sur le plan émotionnel. Chacun des trois intervenants est prêt à donner sa vie ou sa liberté par amour pour l’être aimé. De plus, il est également question ici de ces rares instants de l’existence où il y a une décision essentielle à prendre, un de ces moments de possible transcendance. Votre ego et votre orgueil vous poussent dans une direction et, d’un autre côté, vous avez la possibilité de réagir en prenant en compte d’autres dimensions de l’être, plus subtiles.

Concrètement, dans ce film, Rick va être amené à rapidement résoudre l’équation de la femme, du mari et de l’amoureux alors qu’il n’y a que deux billets dans l’avion pour Lisbonne…