2022, actuellement en salles
film de Laurianne Escaffre et Yvu Muller
avec Karin Viard, Grégory Gadebois et Noée Abita
L’histoire
Mariée depuis 25 ans, réservée, timide et maladroite, Maria est femme de ménage. Lorsqu’elle est affectée à l’École des Beaux-Arts, elle rencontre Hubert, le gardien fantasque de l’école, et découvre un lieu fascinant où règnent la liberté, la créativité et l’audace…
Enchanteur !
L’humour du film vient notamment du contraste entre le sous-type survie et le sous-type social. Avec, en conclusion, l’arrivée inopinée du sous-type tête-à-tête !
Si vous voulez approfondir votre connaissance des sous-types, ce film est une bien belle occasion.
Maria a une candeur, une naïveté aussi fraîche que désarmante. Comme pas mal de représentants de ce sous-type, elle a vécu jusqu’ici dans « boulot-métro-dodo » sans se poser de questions. Son mari est de la même veine. Les journées s’écoulent, semblables, dans une monotonie rassurante. Même s’il y a peu d’argent, cette routine a quelque chose de confortable. Pas de surprise, pas d’embrouilles ! Alors, on y va. Jour après jour. Lassitude et fatigue empêchent de se poser des questions de fond. Il n’y a pas de temps pour ça. Et la vie passe. En général, il va falloir deux choses pour amener un « réveil à soi-même » : un événement extérieur (Ici Maria est amenée à changer d’emploi sans avoir rien eu à décider), et un travail intérieur qui amène ou non à un insight, une sorte d’Euréka, qui donne à la vie une nouvelle perspective.
Les qualités du sous-type vont être déployées tant sur Maria que sur Hubert :
. un côté prude qui engendre souvent une grande délicatesse
. une capacité se sentir bien, seul
. une difficulté à parler de soi, de ses sentiments
. une faible gestion des émotions
. une tendance à se laisser aller dans la routine
Mais voilà, arrivée aux Beaux-Arts, Maria va découvrir un nouveau monde. La caricature du sous-type social est joliment mise en scène, avec le Professeur principal, inoubliable dans son rôle de Quatre social. Ce nouvel univers va ouvrir les yeux de Maria sur la possibilité d’ouvrir son potentiel, de faire preuve d’audace. Comme un enfant qui découvre le monde, sa naïveté devient fraîcheur et son ouverture au nouveau devient touchant.
Grégory Gadebois, en Neuf survie, est sublimement juste : nonchalance, dos rond, silences évocateurs et, mine de rien, sait obtenir ce qu’il veut. Réfugié dans son bureau depuis toujours, tel un animal dans sa grotte, il a fini par se confondre avec son travail. Au fil du film, on découvre néanmoins que, sous des airs de gros nounours, il y a quelqu’un ! Même si se relier avec le monde extérieur n’est pas toujours simple.
Merci pour les silences, les expressions de visage, l’incarnation de la pudeur. Merci pour prendre le temps de nous montrer le courage des représentants de ce sous-types pour sortir de leur torpeur et se réveiller à eux-mêmes. Comme le dit le film, cela demande de l’audace…
Original et poétique, deux acteurs épatants de sobriété, une bonne surprise de cette rentrée.
Bon film !
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