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Film de Sean Penn, 2008

avec Sean Penn

 

 

L’histoire

D’après une histoire vraie. Christopher MC Candless a 22 ans et de brillants diplômes, qui lui ouvrent les portes de l’Université d’Harvard et une vie professionnelle toute tracée. Animé par une soif d’absolu, il plaque tout du jour au lendemain pour partir à l’aventure, seul, vers des expériences aussi intenses qu’authentiques. La critique du Parisien est éloquente :«  À la fois passionnant et bouleversant, dramatique et inspiré, ce film vous laissera à jamais un souvenir inoubliable ».

Le profil Ennéagramme Quatre

Une première citation de Lord Byron, pendant le générique, donne le ton :
Il est au sein des bois un charme solitaire
Un pur ravissement aux confins du désert
Et de douces présences où nul ne s’aventure
Au bord de l’océan qui gronde et murmure
Sans cesser d’aimer l’homme, j’adore la Nature.

Et puis, il y a le fond du film :la quête. Quête du soi, quête du Graal, quête de l’intensité de l’instant, de l’authenticité.

D’autres indices soulignent le côté décalé du profil Ennéagramme Quatre qui recherche la vérité en dehors des sentiers battus, dans une certaine marginalité. Il n’a jamais eu de téléphone, considère que l’argent et le pouvoir sont des illusions, souhaite quitter ce monde d’abstractions, de fausse sécurité et de matérialisme, toutes choses qui le coupent de la réalité de son existence. Il cherche un moyen pour échapper à l’oppression, à la loi et aux tracasseries. C’est un idéaliste, un émotionnel fasciné par les héros de ses livres. Il considère « qu’admettre que la vie humaine soit gouvernée par la raison, c’est détruire toute possibilité de vie. » Le film nous raconte sa descente vers ses profondeurs intérieures, parsemée de moments d’extase, de plénitude absolue entre ciel et terre.

Le sous type survie

Avant d’être une illustration du profil Ennéagramme Quatre, le film est une merveilleuse illustration du sous-type survie. Le rapport avec la nature est constant, il est question de la gestion du chaud et du froid, d’alimentation naturelle, de chasse, de pêche. Dans ce sous-type, il y a deux formes : ceux qui cherchent à accumuler des biens pour sécuriser leur inquiétude matérielle et ceux qui choisissent de se contenter du minimum. Nous sommes clairement ici dans la deuxième catégorie. Tout renier de la société capitaliste : argent, cartes de crédit, voiture. Se dépouiller : « On ne saurait nier que l’errance m’a toujours exalté. » À Los Angeles, On voit Christopher se confronter, par choix, au vagabondage, à la rue, au dénuement : « C’est un mystère qu’on ait tant de besoins. » Du sous-type survie, on retiendra aussi la recherche du bien-être, d’abord pour soi-même. Il y a quelques relations humaines dans ce film, mais la quête de Christopher est, d’abord, solitaire : « Vous avez tort de croire que la joie de vivre tient principalement aux rapports humains, Dieu l’a mise dans tout ce qui nous entoure, dans chaque détail de la vie quotidienne. » Finalement, après moult événements, Christopher va oser dépasser sa fascination pour la survie et déclarer : « Le véritable bonheur ne peut être que partagé. »

L’alliance du profil Ennéagramme Quatre et du sous-type Survie

Les mots clé, ici, sont Intrépidité et Témérité. En clair, se mettre dans des situations pouvant mettre en péril sa sécurité matérielle. Pour engendrer des moments d’exaltation exceptionnels. Sa sœur avait compris qu’un jour, il quitterait le système : « Je savais que, quand il partirait, il le ferait avec sa démesure coutumière. » Une sorte de capacité à envoyer balader l’existant sur un coup de tête, notamment pour l’intensité du choc émotionnel de la rupture. Les situations extrêmes se succèdent, dont la descente du Colorado en kayak sans aucune expérience alors qu’il a peur de l’eau, ne sait pas nager… et que les rapides sont si dangereux qu’un guide est recommandé.

Ce qui m’a touché 

La détermination de Christopher à ne rien vouloir lâcher de sa démarche tant qu’il n’aura pas traversé ses abîmes intérieurs. Cette volonté démesurée à refuser de se contenter de ce qui facilement accessible. Quelque part, je trouve admirable cette soif d’absolu. Même si je trouve que, dans cette histoire, le prix à payer est souvent élevé. J’ai été également ému par ce rythme assez lent, marqué par le temps qu’il faut aux mots pour remonter du fond du cœur, pour mettre en forme la vérité de l’instant. La confrontation avec la nature est également bouleversante et d’une intensité sauvage. Souvent lent, Into the Wild est un film fort, rude et beau. Il propose un éclairage original de la nature humaine, alternant la satisfaction du petit moi et l’accueil d’une dimension supérieure de l’être.

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