L’Éthique de l’Ennéagramme : qu’en reste t-il ?

Le premier grand rassemblement international de l’Ennéagramme a eu lieu sur le campus de l’Université de Stanford en août 1994 réunissant plusieurs centaines de personnes représentant les cinq continents. Dix-sept ans ont suffi à l’ennéagramme pour se développer de façon exponentielle. Les trois principaux courants à l’origine de ce rassemblement : Palmer/Daniels , Riso/Hudson, Hurley/Dobson avaient anticipé certaines dérives et proposé une charte de déontologie. Vous retrouverez l’essentiel de cette charte ci-dessous. Ce qui me frappe, c’est qu’aujourd’hui, en France, dix-sept ans après, plus personne n’en parle ! Et pour cause : le premier article laisse entendre que s’impliquer dans l’ennéagramme, c’est entrer dans une remise en question permanente. Or, aujourd’hui en France, combien de formateurs se font superviser, afin d’être sûrs que leur ego ne leur joue pas des tours ? Combien ont osé des thérapies ou des techniques à long terme pour travailler sur eux dans la profondeur ? Combien sont certains de ne jamais  infliger à un participant son type dominant au lieu de le lui laisser découvrir à son rythme ?

Par ailleurs, de plus en plus, les participants qui viennent en stage pour la première fois ont lu un ou plusieurs ouvrages. Souvent, ils arrivent en croyant être très évolués parce qu’ils ont l’impression d’avoir bien compris le système. À tous, j’ai envie de proposer de lire et de relire cette charte. Elle n’est certes pas parfaite, mais elle suppose une certaine humilité. Et aujourd’hui, après pas loin de vingt ans de pratique de l’ennéagramme, quand on me demande quelle est la qualité première que je souhaite chez un animateur Ennéagramme, c’est ce mot « d’humilité » qui me vient à l’esprit. Une illustration me vient à ce propos : quand on demande à Helen Palmer dans quel type dominant elle voit tel ou tel participant ou telle ou telle personnalité, elle répond : « Est-ce vraiment important ? ». Comme si l’aptitude à profiler quelqu’un n’était vraiment pas la finalité du système… ou comme si son avis n’avait pas l’importance que nous lui accordons. Dans l’un ou l’autre cas, attitude pas si courante parmi les formateurs…

Au CEE, nous essayons de perpétuer l’idée que le système n’a de sens que dans la mesure où il est utilisé avec cette éthique. Notre parcours vise donc moins à acquérir des connaissances qu’à aider chacun à mieux discerner ses travers et à travailler dessus, sans concession. L’Homme est central. Éveiller des prises de conscience chez chaque participant prime sur les interprétations intellectuelles du système. Notre mission consiste donc à faire vivre l’ennéagramme et permettre à chacun de se l’approprier. Dans un immense respect de la personne humaine. Une nouvelle promotion démarre en janvier, avis aux amateurs…

Pour les autres, bonne charte !

 

livre-decouvrir-enneagrammeExtraits de Découvrir L’Ennéagramme Page 147 de Laurence Daniélou et Eric Salmon

Interéditions

 

 

 

 

 

 

 

Une fois que vous avez déterminé votre position et celle de vos proches sur l’ennéagramme, vous pouvez avoir la tentation de typer tous ceux que vous rencontrez.

Ce serait oublier que la première application de cet outil est une remise en question de soi-même. Travailler autour de la question : « En quoi suis-je excessif ? ».

Pour éviter certaines dérives, l’International Enneagram Association (IEA), qui rassemble de nombreux enseignants du monde entier a, en 1994,  créé un code d’éthique, afin de donner l’esprit dans lequel devrait s’utiliser l’ennéagramme dans la vie quotidienne.

Les principales idées de ce code sont les suivantes :

  • L’ennéagramme est, avant tout, un instrument de connaissance de soi et de développement personnel. Être conscient de nos motivations et de notre comportement nous aide à ne pas retomber dans le travers principal de notre type. La transformation nécessite le courage d’agir contre la structure et les habitudes de notre personnalité.
  • Nous pouvons être une source d’information pour nous aider mutuellement. La théorie du système est bien moins importante que de garder la communication ouverte.
  • Il est essentiel de laisser chacun découvrir son type, à son rythme.
  • Le type ne décrit pas entièrement qui que ce soit. Chacun de nous a une histoire, des qualités qui lui sont propres.
  • L’ennéagramme est aussi un outil de compassion. En comprenant les intentions et la logique des autres types, il est probable que nous serons de moins en moins tentés de les juger ou de les critiquer.
  • L’ennéagramme est en train de se développer. Beaucoup ont contribué au système, et beaucoup y contribueront. Maintenez une atmosphère d’ouverture, citez vos sources et partagez l’information.
  • Personne ne possède l’ennéagramme. Restreindre son expansion est contraire à son esprit de libération de l’être.