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Film de Peter Chelsom, 2005

 

avec Richard Gere, Jennifer Lopez, Susan Sarandon

 

L’histoire

Un avocat prospère mène une vie banale jusqu’au moment où, rentrant du travail, il découvre que sa vie manque de piment : « Chaque jour, un million et demi de personnes prennent le métro aérien. En vingt ans, j’ai rédigé les testaments de huit mille d’entre elles… paraphez ici, signez en bas… Et, un jour, comme la plupart des clients, vous relevez la tête, vous souriez et vous vous posez la question que j’entends depuis vingt ans : c’est tout, Maître ? »

Le type Neuf, sous-type survie

Des vingt-sept profils, c’est certainement celui qui s’endort le plus facilement à lui-même. Autrement dit, une fois créé un environnement stable et relativement sécurisant, il s’engourdit dans sa routine. Son confort passe par la répétition d’habitudes, d’horaires récurrents. Il ressent cette « routine » comme une garantie de bien-être.

Le début du film nous montre un certain nombre de ces schémas :

. La soirée de son anniversaire : plan plan, comme les autres années avec le clan minimal : sa femme et ses deux enfants. Quand sa femme, qui rame pour trouver  une idée de cadeau, lui déclare : « Le problème avec toi, c’est que tu n’as jamais envie de rien », il répond : « Si, le repas de ce soir, nous tous à la maison… »

. « Comment ça s’est passé à ton club de gym ? » « Normal… »

. Les journées de bureaux, aussi, se déroulent… normalement.

. Son itinéraire pour y aller et en revenir : normal !

. « Tu sais, ce n’est pas vrai que j’ai envie de rien… » mais sa lenteur a terminer sa phrase fait que sa femme a déroulé la suite de son planning sans prendre le temps de finir de l’écouter…

Un jour, dans le métro aérien, sur le trajet qu’il effectue quotidiennement depuis des années, il remarque une école de danse. Après quelques trajets supplémentaires, il va  oser descendre du métro et prendre le risque de rentrer chez lui à une heure inhabituelle pour pénétrer dans l’école de danse. Surpris de  sa propre audace, peu clair sur les réelles motivations de sa démarche, il a envie de faire marche arrière… mais l’hôtesse est charmante et il se retrouve inscrit à un cours sans jamais avoir déclaré clairement qu’il s’y inscrivait (grand classique de l’histoire de ce profil). À sa grande surprise, il se retrouve participer le soir même à sa première leçon…

Ce cours, qui vient casser vingt ans de routine, a un goût d’exceptionnel. Mieux, il va prendre un réel plaisir à déployer son corps, à le mettre au rythme des airs latino, à danser, tout simplement. Il va donc revenir et ces cours vont le sortir de son ancienne torpeur. Par timidité, il n’a rien dit à sa famille. Sa fille finit par remarquer que « son boulot doit le passionner en ce moment ! » « Pourquoi ça ? » demande la mère.  « Il a l’air super heureux…  » C’est au tour de sa femme de se poser des questions : « Comment un homme qui a ses habitudes depuis vingt ans peut-il en changer au point de faire des choses qui ne lui correspondent pas ? »

Apprentissage Ennéagramme

Dans la réalité, on a l’impression que ce type Ennéagramme Neuf sous-type survie a peu de désir. En fait, c’est un peu plus complexe que cela. L’envie n’est pas immédiatement identifiable et donc, comme il ne va pas être capable de nommer ce qu’il veut aussi vite que l’autre le désire, cette lenteur à discerner son besoin lui fait préférer la méthode « profil bas ». Oublier ce que l’on veut vraiment est plus facile que de prendre le temps d’aller voir à l’intérieur de soi-même ce qu’il en est. Au point que certains s’y endorment. C’est l’acédie, le plus souvent appelée « Paresse » dans les livres Ennéagramme. Un engourdissement du corps. Helen Palmer compare souvent cette forme d’énergie à celle du chauffeur de taxi qui roule depuis des heures et des heures et dont le corps passe machinalement les vitesses sans que l’esprit ne dirige l’opération.

Mieux : selon les centaines de représentants de ce profil venus témoigner lors des stages selon la tradition orale d’Helen Palmer, faire bouger son corps est probablement l’une des meilleures recettes pour réveiller ce profil. La confiance en soi augmente, une énergie nouvelle apparaît : plus de vitalité, plus de présence à l’instant présent, plus de conscience de ses besoins… qui donne naissance à une affirmation de soi plus dynamique, plus pimpante. Alors, ici, danser semble une piste particulièrement juste.

Autre intérêt du film : notre danseur fait un parallèle entre son réveil et le sommeil de ses centaines de ses clients qui ont encore «  des conflits qu’ils n’ont pas réglés, des non-dits qu’ils ne veulent pas partager… » et qui, eux, n’ont pas forcément le courage de s’éveiller à eux-mêmes. Métaphore intéressante avec celui que nous étions avant de faire une démarche de développement personnel et de nous découvrir dans un profil Ennéagramme dominant.

Émouvant, sentimentalement juste, on retrouve chez ce type Neuf survie « réveillé »  une pudeur à se dire qui n’est pas sans rappeler celle du profil Cinq.

Autres bonnes raisons d’aller voir ce film :

Les seconds rôles sont désopilants, l’histoire est bien ficelée, les relations humaines sonnent juste, la musique vous donne envie de danser…

Un bon moment de cinéma !

En savoir plus sur :

Le type 9 de l’Ennéagramme
Les 9 types