Leur vie a changé

Alex, 44 ans, Directeur qualité dans une grosse PME : a décidé de mettre la barre moins haut dans la vie professionnelle

Après deux modules Ennéagramme, Alex s’est rendu compte combien son obsession du détail était devenue un problème : « À force de toujours vouloir améliorer les choses et de vouloir tout bien faire, je ne me rendais pas compte combien je pouvais être rigide, voire inflexible. Ce stage m’a permis de découvrir que trop tendre vers la perfection pouvait nuire à la productivité. Ayant pris acte de ce point faible, j’ai pu aborder le sujet avec mon équipe et depuis, en mettant la barre un peu moins haut et en prenant davantage leurs avis en compte, l’ambiance est beaucoup plus sereine, la productivité est meilleure et le niveau de qualité est toujours bon. » 

Claire, 36 ans, employée de banque : a lâché le bien faire au profit du mieux-être dans la vie affective

Souvent, les participants de ce profil tombent du ciel en découvrant leur type Ennéagramme. En même temps, ils /elles sont soulagés de ne pas être les seuls à fonctionner comme ça. Claire : « À force de me mettre la pression toute la journée, je m’étais construite une vie haletante et dépourvue de bien-être. Entre le boulot, le mari et les enfants, je devais être tout le temps au top. Vous n’imaginez pas comme ça peut être épuisant. »  Trop souvent focalisés sur la prochaine tâche à accomplir, ils ont du mal à prendre de temps pour eux-mêmes. Une sorte de machine à faire ce qui doit être fait. Et comme ils essaient de bien faire tout ce qu’ils ont à faire, la liste de choses à faire ne diminue jamais. Claire : « Quand on m’a demandé en stage quels étaient mes loisirs, j’ai mis quelques secondes à découvrir que je n’en avais pas depuis longtemps, faute de temps. Depuis la formation, j’essaie de me libérer de mon exigence et de mieux accueillir les choses comme elles sont. Du coup, la relation avec mon mari et mes enfants est plus douce. Comme je suis plus cool, l’humour est revenu et la famille a retrouvé chaleur humaine et bien-être. » 

Nelson, 22 ans, étudiant en droit international : a retrouvé sa spontanéité et parvient progressivement à lâcher le contrôle

La plupart des représentants de ce profil viennent en stage pour s’améliorer. Quand ils découvrent que leur envie de bien faire les incite à l’autocritique et qu’il va falloir retrouver de la spontanéité, ils demandent souvent : OK donnez-moi la recette ! Il leur faut un peu plus de temps qu’à d’autres pour accepter que l’Ennéagramme ne donne pas de recettes toutes faites, mais dote plutôt chacun d’une carte et d’une boussole pour trouver ses propres chemins d’évolution par lui-même. La plupart des représentants de ce profil adhèrent au principe de clarifier ses points forts et ses points faibles pour discerner comment développer de nouvelles compétences et être moins excessif dans ses travers. Nelson : « En fait, j’ai vécu une révolution : comme un coup de projecteur sur mes qualités et mes défauts. L’Ennéagramme éclaire les motivations et donne même des pistes d’évolution immédiatement applicables. Exemple : j’ai découvert que mon attention était toujours ciblée sur ce qui ne va pas, comme un filtre qui se concentre uniquement sur les erreurs. Donc, je n’étais jamais dans l’accueil de la réalité objective, mais empêtré dans une vision du monde, avec comme objectif de vouloir tout améliorer, réparer, peaufiner. Depuis le stage, j’arrive à regarder le monde autour plus largement, avec ses défauts, mais aussi avec ses joies. Je suis devenu plus optimiste, je rigole plus souvent et, suivant les conseils de quelqu’un en stage, je me suis inscris à un stage de clown, très libérateur pour retrouver ma spontanéité et me laisser vivre, sans plus vouloir tout contrôler. Je me sens mieux dans ma peau. » 

Sylvana, 30 ans, assistante du Directeur Marketing dans une fédération sportive : a décidé de moins s’occuper des autres dans sa vie professionnelle

Même au travail, les représentants de ce profil vont plutôt d’abord aider les autres à se sentir bien qu’à effectuer leurs propres tâches. Comme si cela leur était naturel de faire passer les autres avant eux. Vouloir satisfaire le client, c’est bien, mais passer son temps à se mettre en quatre pour satisfaire le client à tout prix peut devenir excessif. Sylvana : « J’ai découvert que je m’intéressais tellement à la vie des autres que j’étais devenue une sorte de conseillère conjugale tant pour les clients que pour les collègues. J’ai découvert aussi qu’à force de privilégier les relations humaines, je finissais par être moins productive.. Je ne me rendais pas compte à quel point je mettais de côté mes propres besoins pour m’adapter au client ou à mon chef. À force de me sentir obligée d’être aimable, je n’arrivais plus à dire les choses franchement. » Il va donc falloir mettre progressivement des barrières entre les conversations pro et les thématiques perso. Se protéger de trop d’empathie et se centrer davantage sur son propre travail. Ça ne les empêchera pas de conseiller les uns ou les autres à l’occasion, mais faire en sorte que ça ne déborde plus. Devenir heureux/heureuse de prendre davantage soin de soi et de moins s’occuper des autres.

Lucas, 33 ans, professeur des écoles : parvient progressivement à oser prendre soin de lui-même pour le mieux-être de l’autre

Les représentants de ce profil se rendent rarement compte à quel point ils/elles épongent les émotions de l’autre. Comme si leur empathie leur permettait de deviner ce dont l’autre avait besoin. Et, par fierté, de le leur donner. Une sorte de machine à rendre service. C’est bon pour l’estime de soi de s’occuper de l’autre. Le stage leur permet de discerner combien cette attitude peut s’avérer néfaste à long terme. Lucas : « Trop s’occuper des autres et pas assez de soi finit par engendrer de la frustration tant chez moi que l’autre. En plus, ma confiance en moi était dépendante de l’approbation de l’autre. Aujourd’hui, quand j’écoute ma femme pour l’écouter plutôt que de l’écouter pour lui donner des conseils, elle se sent davantage sécurisée et moi, ça me permet de découvrir mes propres besoins et de commencer à les exprimer. »  Le chemin de développement passe par mettre une limite entre soi et l’autre plutôt que de vivre dans une sorte de fusion pas toujours saine. Cela ne les empêche pas de redevenir empathiques à l’occasion, mais le but est de devenir plus lucide, moins dépendant de la qualité de la relation.

Alice, 23 ans, assistante en pharmacie : a bien repéré que son chemin de développement personnel consistait à devenir elle-même, indépendamment de l’autre

On retrouve ici l’idée de défusionner d’avec l’autre, arrêter d’être trop focalisé sur subvenir aux besoins de l’autre. Alice : « Depuis toute petite, on me surnomme Mère Thérésa, tellement je suis aux petits soins pour les uns et pour les autres. Toujours à rendre service. Le stage m’a permis de me rendre compte qu’au final, être trop disponible, ce n’était pas prendre soin de moi. Je m’étais mise dans une sorte d’asservissement volontaire. D’ailleurs, certains n’hésitaient pas à abuser, vu que j’étais la bonne poire qui se laissait faire. »  En fait, leur attitude est souvent ambivalente : « Aime moi pour les services que je te rends » se conjugue aussi en « T’as intérêt à me dire merci ! ».  On est donc dépendant du regard que l’autre porte sur son altruisme. Il va falloir arrêter de se laisser marcher sur les pieds, apprendre à dire « Non », à apprécier la solitude choisie, à se demander ce dont on a envie. Alice : « Je me suis mise au tennis et, d’une part, c’est bon de taper la balle et, d’autre part, ça m’aide à me sentir moi, indépendante de l’autre. »

Benjamin, 31 ans, Entrepreneur : a découvert qu’être battant c’était bien, mais que cela avait ses limites dans la vie professionnelle

L’efficacité est une évidence : définir un objectif, se donner les moyens et foncer. Deuxième compétence : s’adapter à l’image que l’autre espère. En clair, ils/elles réussissent quasiment tout ce qu’ils/elles entreprennent. Comme des surdoués capables d’atteindre n’importe quel résultat, de le dépasser encore et encore mais dont la confiance en eux est trop dépendante de ces résultats. Benjamin : « Quand je suis venu en stage, c’est parce que je me disais que si professionnellement ça marchait au top, je ne me sentais pas vraiment bien dans ma peau. Comme si ma valeur ne dépendait que de mes performances. Je n’aurais pas été capable d’écrire ces mots avant le stage. Là, j’ai pu prendre du recul et découvrir que je blindais mes émotions chaque fois que je fonçais vers l’objectif. Découvrir aussi que je m’adaptais tellement à mon interlocuteur pour lui vendre mon produit à tout prix que j’étais limite éthique par moments. »  Il va falloir renoncer à l’esclavage du résultat pour mieux valoriser l’équilibre vie perso/vie pro, prendre le temps de vivre, prendre plus qu’une semaine de vacances par an. Ils/elles pourraient bien constater que les résultats ne baisseront pas, que les collaborateurs les trouveront plus abordables, que la cohésion d’équipe s’améliorera avec davantage de sourires et moins de stress.

Vicky, 54 ans, diététicienne : a décidé de ralentir le rythme dans sa vie affective et familiale

 

En général, ils prennent le rôle de Superman ou Superwoman : en plus d’être un/une super pro au boulot, essayer d’être le super mari/la super épouse, le super parent.  Ce mouvement perpétuel risque de s’avérer fatiguant ! Mais tant qu’ils voient de la satisfaction dans le regard des proches, ils vont continuer. Vicky : « Quand une amie m’a parlé de l’Ennéagramme, je venais de lire un article dans Psychologies. J’y suis allée en mode : « Pourquoi pas ? » Pour une fois, je n’avais pas d’objectif précis, mais l’idée de repères sur soi et sur l’autre, ça m’allait bien. Le stage m’a vraiment épatée : sacrée découverte que ces structures de caractère. En ce qui me concerne, j’ai réalisé que je jouais souvent un rôle. Limite, j’incarnais pour mon mari le rôle de l’épouse que je pensais qu’il souhaitait. Avec les enfants aussi, je passais de la mère locomotive qui fait avancer les choses à la mère disponible qui les écoute. Mais sans jamais prendre en compte mes propres émotions et mon niveau de fatigue. Du coup, il n’y avait jamais de moments où j’osais ne rien faire, me laisser aller à accueillir l’instant présent. J’abordais toujours le visage adapté à ce que l’autre espérait. »  Pas facile d’oser accueillir ses propres ressentis et sentiments plutôt que de faire pour plaire, découvrir que ne plus avoir de forces pour préparer le dîner ne diminue pas les sentiments envers ses proches, ni leurs sentiments envers soi.  Cela peut même contribuer au mieux-être de tous que de laisser les autres s’occuper de vous. 

Gabriel, 43 ans, coach sportif : passer du paraître à l’être est son nouveau chemin de développement personnel

 

Gabriel : « J’essaie de passer de Être efficace pour être reconnu et admiré à oser être moi-même et dire ma vérité intérieure même si ce n’est pas ce que l’autre espère ». Les représentants de ce profil vont découvrir qu’ils sont plus intéressés qu’ils ne croient à leur vie intérieure. Gabriel : « Même si mon métier consiste à accroître les performances de mes clients, la nature humaine m’intéresse aussi. C’est une consoeur Coach qui m’a parlé de l’Ennéagramme et m’a recommandé les stages de la tradition orale. Je venais donc plutôt pour des raisons professionnelles. Et puis, au fil des exercices et des mises en situation, j’ai fini par prendre conscience que, de tous les profils, le mien était considéré comme le moins authentique. Avec un minimum de remise en question, j’ai fini par admettre que je passais mon temps à offrir une façade extérieure conforme à ce que l’autre attendait. Cela expliquait ma difficulté à mettre des mots sur mes émotions, sans même trop savoir de quoi il s’agissait. Grâce au stage, j’ai appris que je pouvais vivre mieux avec un rythme plus lent. Un exemple : avant, je multipliais les activités avec ma copine et nous vivions à un rythme frénétique : week-ends sportifs, voyages superactifs, nombreuses soirées à l’extérieur. Aujourd’hui, je lui propose plus de moments pour nous tout seuls où j’ose prendre le risque de d’être là, sans rien avoir à prouver. »  C’est donc un voyage du paraître vers l’être : des moments plus lents permettent aux émotions de remonter à la surface et, même si les mots manquent, se sentir plus authentique à être centré sur son intériorité plutôt que sur des résultats ou sur une façade adaptée à la situation.

Eliana, 50 ans, interprète anglais/italien/français : a décidé de réguler ses trop-pleins émotionnels dans sa vie professionnelle 

Ils/elles ont tellement envie que chaque instant soit d’une forte intensité émotionnelle qu’ils/elles sont souvent dans la nostalgie de ce qui pourrait être plutôt que dans le contentement de ce qui est là. Inconsciemment, ils vont accueillir les émotions des autres pour faire battre leur coeur plus fort. Eliana : «  Idéalement, je dois être en symbiose avec la personne que j’interprète. Mon profil me donne cette capacité à être en phase avec les émotions de l’orateur, avec ses intonations, avec sa gestuelle. C’est ce qui me rend professionnelle, au moins autant que mes connaissances du vocabulaire ou des tournures de phrases. Au fil des ans, j’avais fini par m’y perdre. Je ne me rendais pas compte que cette capacité me faisait aussi « éponger » les émotions de l’autre. L’Ennéagramme m’a permis de discerner que cette caractéristique était une singularité de mon profil. Rencontrer des personnes de mon profil en stage a été un tournant. » Cette remarque est fréquente et pas seulement chez les représentants du profil Quatre : découvrir que l’on n’est pas seul à fonctionner comme ça et partager ses dilemmes avec d’autres en prise aux mêmes écueils. Par ailleurs, mettre un mot sur son fonctionnement permet de régler partiellement le problème en sachant quoi faire. Pour les Quatre : devenir capable de réguler son ouverture émotionnelle, afin que les émotions ne deviennent pas telles qu’elles nuisent à la pertinence du mental. 

Gauthier, 41 ans, Directeur d’un magasin bio : renonce progressivement à la quête du Graal dans sa vie affective et familiale 

Dans la relation, ils sont souvent moteurs pour intensifier et embellir le moment, et en même temps sont très exigeants à rechercher l’instant rare, magique qui donne le sentiment de toucher à l’éternité. Résultat, ils sont souvent frustrés, parce que malgré leurs efforts, la plupart des moments partagés avec le/la chéri(e) ne sont pas à la hauteur de l’intensité du baiser entre le prince et la princesse. Comme dans Pretty Woman, quand Richard Gere monte l’escalier de service avec son bouquet de fleur pour demander la main de Julia Roberts. Gauthier : « Au fond, je suis un grand idéaliste, perpétuellement dans le désir de vouloir vivre un haut niveau d’intensité émotionnelle. Résultat, j’étais toujours en manque. L’Ennéagramme m’a permis de prendre conscience de ce schéma répétitif et de m’en distancier. Aujourd’hui, j’accepte que la vie à la maison devienne un peu routinière, je suis moins dans la demande d’exaltation à tout prix. Desservir la table, emmener les enfants à l’école, passer une week-end ensemble au calme devient simplement possible. » 

Victoria, 27 ans, Community manager : tend à renoncer à la nostalgie du manque pour mieux revenir dans le présent 

Renoncer à la cyclothymie pour oser des amplitudes émotionnelles plus tempérées. Arrêter de comparer ce qui est là avec ce qui n’est pas là. Comme cette grand-mère qui fête ses 90 ans avec 52 descendants et qui se plaint toute la soirée qu’il lui en manque un, en mission dans un sous-marin et qui n’a pas pu venir. Victoria : « Mon métier me plaît parce qu’il me permet d’exercer une créativité quasi sans limite. Sur Instagram, en tous cas, je dois créer ou dénicher des images qui émeuvent et qui mettent du sens. Dans ma vie aussi, il faut que je mette du sens partout. Les deux tableaux que j’ai chez moi ne sont pas là pour décorer : ils sont des entités à part entière qui symbolisent le mouvement de la vie. Par ailleurs, avant, j’avais également besoin de profondeur et d’authenticité à tout prix. Du coup, ma demande de qualité relationnelle était très élevée et j’étais tout le temps en manque de lien encore plus profond et encore plus vibrant. J’étais dans l’incapacité de me contenter de la situation présente pour fantasmer sur autre chose qui serait mieux. Je comparais la situation présente avec une situation idéalisée. » Lâcher prise sur une trop forte demande d’excellence. Parvenir à se contenter de moins. Diminuer son niveau d’exigence pour se sentir moins oppressé(e). Profiter davantage de petites choses simples comme l’odeur du café ou le sourire du marchand de journaux.

José, 60 ans, libraire : tend à davantage s’ouvrir aux autres dans sa vie professionnelle

Les Cinq considèrent qu’il n’est pas utile de parler si l’on n’a rien d’intéressant à dire. Ils préfèrent souvent réfléchir dans leur mental à être présent au moment qui risque de les décevoir. Ils considèrent que le monde demande beaucoup d’énergie et en donne bien peu. José : « J’ai toujours été heureux de mon boulot, mais c’est vrai qu’avant l’Ennéagramme, je ne me rendais pas compte que mon côté taiseux pouvait inhiber certains clients. Ils n’osaient pas me poser de question ou venir me voir pour me demander un conseil. Comme ils me voyaient « dans ma bulle de réflexion », ils préféraient ne pas me déranger. Et moi je considérais que s’ils ne venaient pas me voir, c’est qu’ils préféraient se débrouiller tout seuls. En fait, j’ai toujours eu peur, quand l’autre m’aborde, qu’il/elle me déborde. Que la conversation s’éternise, qu’elle ait peu d’intérêt, voire qu’elle prenne un tour émotionnel où la personne me raconte sa vie sentimentale. Donc, oui, je n’ai jamais fait d’efforts, même dans ma librairie, pour causer pour causer. »  En revanche, lorsque que l’on vient voir un représentant de ce profil Cinq avec une question précise, ils peuvent se montrer très diserts. Ils sont, le plus souvent, à la fois analytiques et synthétiques : pouvoir compacter diverses informations en un bon résumé. Minimiser les mots permet de faire passer un message plus clair. Il va leur falloir sortir progressivement de la peur du lien qui déborde, oser davantage de contacts et, finalement, trouver une certaine richesse dans les relations humaines, même quand elles n’ont pas un intérêt intellectuel avéré.

Marine, 33 ans, professeure de plongée et d’apnée : réussit à sortir de sa bulle pour oser la dépendance affective

Les Cinq peuvent avoir l’impression d’être dédoublés. D’un côté leur vie intérieure et, de l’autre, les relations avec le monde extérieur. Et comme ils ont souvent le sentiment que les relations avec le monde extérieur sont pauvres et de peu d’intérêt, ils peuvent finir par se contenter de leur vie intérieure. Marine : « La plongée a renforcé ce contraste. Quand je suis sous l’eau, seule, loin du monde, je peux contacter des émotions et des sensations incroyables. Je peux me laisser aller. Tout ce qui vient est bien. J’ai le droit d’être moi-même avec mes ressentis sans dépendre de qui que ce soit. Avec le temps, le différentiel de satisfaction entre le bon temps passé avec moi-même et la pauvreté des contacts ou des conversations avec les autres s’est agrandi. J’avais fini par minimiser les contacts et être très heureuse toute seule. Mais il manquait clairement quelque chose dans ma vie. Je ne me sentais pas « accomplie ». Un client de plongée a évoqué l’Ennéagramme et j’ai trouvé le courage de m’inscrire à un stage en groupe (… un peu peureuse en arrivant !) J’ai pu mettre des mots sur ma problématique sur ma peur d’être envahie. Cette prise de conscience a changé ma vie. J’ai pu m’avouer que j’avais besoin de lien et, de fil en aiguille, deux ans plus tard, me voilà dans une relation avec un compagnon. Comme il accepte le chacun chez soi, je me laisse apprivoiser. »  Tant qu’ils ont le sentiment de pouvoir se retrancher dans leur tanière quand ils en ont besoin, la dépendance affective devient plus facile. Ils apprécient souvent l’Ennéagramme qu’ils définissent comme un bon kit de compréhension, de prise de conscience et de moyens de transformation. 

 

Hugo, 41 ans, informaticien : essaie de davantage s’incarner dans son corps et dans son coeur comme chemin de développement personnel

Le mental est non seulement un refuge mais aussi une tour de contrôle pour observer le monde autour. Comprendre les tenants et les aboutissants d’une situation. Le savoir est un champ de connaissance illimité et fascinant. Hugo : « Je suis venu à l’Ennéagramme par internet. Ma DRH en avait parlé un jour et j’ai été voir. Je m’attendais plus à un outil de communication et j’ai été heureux de découvrir qu’il s’agissait avant tout d’explorer son monde intérieur. J’ai toujours eu l’impression d’être sensible, mais je n’avais pas conscience du périmètre de sécurité dont je m’étais entouré et qui me donne la réputation d’être froid et distant. Pour moi, il s’agit d’abord de me protéger des vicissitudes du monde extérieur qui me demande beaucoup d’énergie. Ayant réalisé que j’étais trop retranché dans ma vie intellectuelle et que j’étais responsable de ce sentiment de distanciation que les autres ont envers moi, je parviens progressivement à créer des va-et-vient où je suis pleinement avec les autres à certains moments, avant de me retrancher dans ma bulle quand j’ai besoin de récupérer de l’énergie. Aujourd’hui, je me sens plus équilibré entre mon besoin de temps pour moi et de temps avec les autres pour nourrir mon besoin de lien. » Le ressenti corporel va être une clé de développement pour oser abandonner le mental par moments pour revenir sur terre via l’un ou l’autre des cinq sens. Passer du rôle d’observateur du monde à celui d’acteur dans le monde.

Annabel, 38 ans, comptable : continue à anticiper le futur dans sa vie professionnelle, mais sans s’y perdre

Les représentants de ce Profil Six sont connus pour leur sens de l’anticipation. Discerner les conséquences de telle action. Mais surtout, ils ont besoin de connaître le sens : quelle est la vision d’un projet ? Pourquoi ce projet ? Pour aller où ? Annabel : « Je n’aurais jamais pu me contenter d’un travail de comptabilité normale comme juste faire les bilans de l’année écoulée. Tel quel, ça ne m’intéresse pas. Ce qui me motive, c’est de faire parler les chiffres pour conseiller le chef d’entreprise : qu’il puisse, avec mes projections, mieux discerner le futur et mener sa barque dans la bonne direction. Mais c’est sans fin. A force d’être fascinée par le futur et ses possibles, vous finissez par ne plus habiter le présent. Et comme on vous admire professionnellement pour ça, pourquoi voulez-vous changer ? C’est mon corps qui m’a rattrapée. Trop se focaliser sur le futur finit par vous rendre nerveux. Vous ne pourrez jamais être sûr de maîtriser tous les paramètres. Mon plexus était toujours serré, puis les migraines sont arrivées. C’est comme si le corps m’avait dit son insatisfaction que je ne m’occupe jamais de lui. » Plus que d’autres, les profils Six vont être rassurés de trouver en stage des participants du même profil qu’eux. Savoir que d’autres sont dans la même « galère » les apaise et entendre que certaines activités de développement marchent particulièrement pour ce profil est un élément tangible, qui n’a rien de théorique. C’est d’ailleurs leur chemin d’évolution : concilier les données du présent avec des possibles à venir sans se perdre dans trop de scenarios peu vraisemblables.

Liam, 30ans, agent de sécurité : essaie de davantage faire confiance dans la vie affective et familiale

Il y a une relation particulière à la confiance. Ils aiment pouvoir avoir entièrement confiance en quelqu’un et en même temps, ils ont aussi besoins de vérifier que tout est clair, que ce que dit l’autre est cohérent. Au fond, ils rêvent d’un monde fait de certitudes. Liam : « J’ai toujours eu une relation particulière au danger et à l’insécurité. Quand j’arrive chez quelqu’un, je ne peux m’empêcher de regarder ce qui pourrait devenir dangereux : ça va de l’extincteur à la hauteur du balcon, jusqu’au regard ou au discours de certaines personnes. J’ai besoin de pouvoir me dire : OK tu peux te détendre, c’est sécure, ici. Dans la vie de couple, avec ma copine, ce n’est pas forcément simple, parce que je vais tendre à extrapoler des choses qui n’existent pas. Imaginer qu’elle me trompe, parce qu’elle a une heure de retard. Complètement ridicule, mais je ne peux empêcher l’éventualité la pire d’apparaître dans mon mental.  J’ai besoin qu’elle me rassure tout le temps sur où elle a été, qui elle a rencontré, pourquoi elle a décidé ça et pas autre chose. Heureusement, ces crises de parano bizarres s’arrêtent dès qu’elle met de l’humour en amplifiant mon inquiétude : « T’as raison, le pire est arrivé ! » Généralement, l’Ennéagramme leur fait du bien en leur permettant de comprendre la cohérence des neuf structures de caractère. S’ils comprennent le mode opératoire de quelqu’un, de son point de vue, ça leur permet de mieux faire le tri entre projections mentales sans fondement et la réalité.

Charlotte, 57 ans, Ingénieure : travaille à calmer ses doutes en revenant dans le présent

Pour la majorité des Six, le doute est un élément central. Remettre en question ce que l’autre dit n’a rien d’injurieux, surtout si c’est pour mieux le comprendre au-delà de ses mots. Essayer de mieux appréhender une personne ou une situation en creusant derrière une de ses déclarations. S’il s’intéresse au parapente, un : « Pourquoi ? » leur permet d’en savoir plus et de clarifier ce qui a été dit. Charlotte : « Grâce à l’Ennéagramme, j’ai découvert que toute ma vie est remplie de doutes. Sauf qu’à force de douter de tout et de rien, je ne me rendais pas compte de la place que ça prenait. Le stage Ennéagramme m’a permis de réaliser combien j’étais décalée par rapport aux autres, à ce niveau. Certains soirs, je suis même fatiguée de mes prises de tête inlassables : Est-ce que le métro va arriver l’heure ? Est-ce que les négociations sur le projet export au Brésil vont aboutir ? Ma fille était un peu pâle ce matin, est-ce qu’elle a attrapé un virus ? Toute la journée, inlassablement. Sauf que, quand vous êtes dedans, cela semble normal. Fatiguant, mais normal. En plus, je me justifiais en prétendant que cette attention toujours portée sur le futur était bonne, parce qu’elle permet, à l’avance, d’envisager plusieurs scénarios possibles afin de ne pas me sentir impuissante en cas de problème. Au boulot, c’est plutôt une plus-value que de réfléchir à tous les écueils possibles avant de se lancer dans la construction d’un pont. Il y a pas mal de paramètres à prendre en compte, donc mon mode de fonctionnement est un avantage. » Cette thématique est la même pour tous les profils : utiliser justement une compétence, sans qu’elle devienne excessive. Pour les Six, trop de mental finit par diminuer la justesse du mental. Souvent, les activités sportives, voire les arts martiaux sont un bon moyen pour aider les Six à descendre dans leur corps. Pour mieux avoir le courage d’affronter le présent, sans être pleinement rassuré sur le futur.

Victor, 39 ans, employé dans une agence de voyages : parvient à accepter les contraintes sans renoncer à sa liberté dans la vie professionnelle

Ils ont souvent un CV chaotique. Ils/elles ont besoin de changement, de mouvement. Certains peuvent rester longtemps dans une même entreprise, à condition d’avoir été mutés souvent. Ils excellent dans la phase de conception ou de lancement d’un projet, mais se lassent vite une fois que le projet a démarré. Victor : « Ma vie pro a été un méli-mélo d’expériences sympas. Un an par ci, deux ans par là. Des coups de coeur pour des pays, des emplois ou des personnes. Peu importait le plan de carrière, l’essentiel était de kiffer. Dès qu’une routine s’installait, je partais pour autre chose ou autre part. Enfant, je rêvais d’être aventurier, flibustier ou explorateur. Du coup, je parle quatre langues assez bien plutôt qu’une seule à fond. Même chose avec le sport, j’ai touché à tout, été pas mauvais au tennis et au volley, mais sans jamais rêver d’être le spécialiste de quoi que ce soit. Au final, l’agence de voyage, c’était cadeau : je pouvais continuer à profiter de destinations lointaines, parler de rêve et d’aventures à mes clients, rencontrer pas mal de monde dans des moments agréables. Discuter avec quelqu’un de son prochain voyage, c’est déjà participer un peu à son plaisir à venir. » L’Ennéagramme peut leur faire prendre conscience qu’ils ont une facette d’adolescent qui a peur de renoncer à sa liberté et d’accepter les contraintes d’une vie d’adulte. Ils/elles savent souvent trouver l’équilibre en se trouvant une niche dans une entreprise ou en créant leur propre activité où la lourdeur administrative sera compensée par le sentiment d’être libres.

Aurore, 30 ans, formatrice en design-thinking : a osé l’engagement dans la vie affective et familiale

Se lier à quelqu’un veut dire renoncer à sa toute liberté de pouvoir faire ce qu’on veut quand on veut. Dès lors, on trouve souvent deux schémas extrêmes : certains se marient tôt pour avoir des enfants le plus vite possible et pouvoir commencer une deuxième vie quand ils seront partis. D’autres vont repousser longtemps un engagement à long terme par croyance qu’une relation stable est dépourvue de créativité. Aurore : « À 30 ans, j’ai déjà l’impression d’avoir eu plusieurs vies. Chacune de mes relations m’a comblée un moment, mais au bout de quelques mois, je me lassais ou je tombais amoureuse de quelqu’un d’autre. Jusqu’au jour où je me suis dit que ça ne pouvait pas continuer comme ça. J’ai découvert le développement personnel, essayé plusieurs trucs et j’ai fini par tomber sur l’Ennéagramme. Le fait que ma vie tourbillonnante provenait de ma peur de l’enfermement a été un révélateur. Là où j’étais fière d’aller de l’avant, je ne faisais que fuir les contraintes de la vie quotidienne du couple. » Cette découverte peut faire mal, les faire tomber de leur piédestal narcissique. S’engager dans une relation durable, c’est risquer de s’ennuyer, de vivre des temps morts, des conflits. Il va donc falloir accepter que la vie ne soit pas qu’un long fleuve tranquille et rigolo, et que la tristesse ou la lenteur peuvent donner de l’épaisseur à un lien durable. Diminuer la soif de nouveauté et d’aventure pour mieux accueillir le présent quel qu’il soit.

Mario, 55 ans, agent immobilier : mon chemin de développement personnel consiste à renoncer aux plaisirs pour trouver la Joie

La croyance de fond c’est que rester en mouvement vous immunise contre la souffrance. Le papillon qui vole de fleur en fleur a moins de chances de souffrir que celui qui reste sur la même fleur. Mario, Agent immobilier : « J’ai toujours essayé de vivre sans contraintes. Me sentir libre de faire ce que je veux quand je veux. Ça a bien marché jusqu’ici, mais cette gloutonnerie d’expériences excitantes a ses limites. Le mouvement rapide donne l’impression de goûter la vie de mille et une façons mais, finalement, sans profondeur. On ne profite pas de l’instant, tellement on est préoccupé par le plaisir à venir. Avant de rencontrer l’Ennéagramme, ce manque de plénitude commençait à pointer en moi, mais de façon informe. L’Ennéagramme m’a aidé à mettre un coup de projecteur sur qui je suis et comment garder mes compétences sans qu’elles deviennent excessives. Par exemple, aujourd’hui, quand je montre à un client un appartement, je parviens à rester connecté sur le client et pas sur la visite du client suivant. »  Nous sommes là au cœur du sujet : renoncer à trop de diversité pour mieux profiter du présent quel qu’il soit. Essayer de maintenir son attention ici et maintenant, gagner en constance et en persévérance. Accepter lenteurs ou tristesses comme faisant partie du tout. Abandonner la recherche de petits plaisirs pour la quête d’une joie profonde, dense et stable.

Loïck, 57 ans, chirurgien : a ajouté le gant de velours à sa main de fer dans  la vie professionnelle

Combatifs, les Huit sont un des rares profils à ne pas avoir de problème avec la colère ou le conflit. Mais, souvent, leur colère est explosive. Loïck : « Je suis dans un métier où il faut savoir trancher, prendre des décisions rapides et s’y tenir. Donc il faut que l’équipe autour de moi réagisse à mes instructions. Je ne pourrais pas travailler avec des mous qui hésitent. Dans la vie, c’est vrai aussi. J’aime que les gens aient un point de vue et sachent le défendre. Un jour, il y a eu une hésitation lors d’une opération et après, j’ai rassemblé l’équipe et j’ai recadré. J’ai dit ce que j’avais à dire. Mais j’ai découvert plus tard que ma façon de m’exprimer les avait secoués. » Le plus souvent, ce sont des protecteurs, dotés d’une grande générosité. La majorité des Huit sont appréciés dans leur leadership et dans leur capacité à déléguer. Mais leur côté sanguin devra être travaillé. Apprendre à canaliser leur impulsivité, faire l’effort d’être moins explosifs et plus tempérés.

Mélanie, 39 ans, Directrice des ressources humaines : a réussi à abandonner le leadership dans la vie affective et familiale

Leur vie affective fonctionne souvent sur le mode tout ou rien. Et finalement, comme ils considèrent que ça ira mieux en prenant le leadership, ils/elles vont prendre la direction des opérations. Mélanie, Directrice des ressources humaines : « À la maison, c’est assez sportif avec trois enfants. Pendant longtemps, j’ai géré la famille comme un militaire gère ses troupes : fallait que ça marche ! Sans m’en rendre compte, tout le monde, mari compris, s’est appuyé sur mon énergie de générale en chef. Et puis, un jour, j’ai eu un gros coup de fatigue et je me suis aperçue que, sans moi, les choses se faisaient aussi. Pas de la même façon, mais la maison tournait quand même. L’Ennéagramme m’a aidé à abandonner le rôle permanent de la lionne. En prenant moins de place, mari et enfants sont devenus plus autonomes et à table, ça rigole plus. » Souvent, aimer veut dire aimer à 200%. Et aimer, ça veut dire aussi agir. Faire avancer les choses est donc une preuve d’amour.  Sauf que ce n’est qu’une croyance. Tout le monde ne fonctionne pas sur le mode énergie dépensée = preuve d’amour. Ils vont devoir accepter que douceur, tempérance et non-agir peuvent ouvrir des espace-temps différents où de bien belles choses vont pouvoir se vivre.

Arthur, 46 ans, chef cuisinier : s’est fixé davantage de douceur comme chemin de développement personnel

Trop souvent, les représentants de ce profil ne se rendent pas assez compte de l’impact qu’ils ont sur les autres. Ils impressionnent, parfois au point de faire peur. Certains collaborateurs peuvent avoir du mal à communiquer ou à oser aborder des thématiques qui fâchent de peur de déclencher leur colère, souvent volcanique. Arthur : « J’ai toujours eu le verbe fort. Et puis récemment, chez des amis, quelqu’un a dit : « Arrête d’aboyer comme ça ! » Je me suis posé, on a bu un coup et on a échangé. J’ai été vachement surpris d’entendre l’effet que je leur faisais. Ils m’ont dit que je les impressionnais, limite que je leur faisais peur, même quand je ne dis rien. Qu’ils sentent chez moi une forte énergie et qu’ils font attention quand ils me parlent à ne pas réveiller le volcan qui dort. Ça m’a fait tout drôle, moi, je me vois plutôt comme un gros nounours gentil qui cherche à protéger. »  Leur fonctionnement « tout ou rien » n’est pas forcément facile à vivre pour tout le monde. En général, ils/elles ne sont pas longs à découvrir leur type Ennéagramme. Après, il va leur falloir travailler sur les nuances, canaliser le trop plein d’énergie, et prendre le temps d’écouter le point de vue de l’autre.

Constance, 44 ans, psychothérapeute : parvient à s’affirmer davantage dans la vie professionnelle

La tentation peut être de se trouver un métier routinier où la répétition du quotidien limite les possibilités de conflits. Constance : « Avec l’Ennéagramme, j’ai compris qu’avoir choisi un métier basé sur l’écoute était une forme de piège. J’avais tendance à plutôt trop écouter que pas assez. Dans la moitié des cas, c’était OK parce que le patient avait besoin de parler, mais maintenant, j’ose mettre plus de rythme dans certaines consultations, quand j’estime que c’est juste. J’ai compris que mon défaut était la passivité, une écoute molle. Aujourd’hui, j’ai bien compris le sens des flèches Trois et Six, et je suis plus vigilante à évaluer les risques d’absence de progrès. J’ai appris à les titiller un peu pour qu’ils se réveillent et osent regarder la situation différemment. Mes séances sont devenues plus dynamiques. » Donner du temps au temps pour que les choses arrivent quand elles doivent arriver est une bonne stratégie… dont les Neuf ont tendance à abuser. Ils sont nombreux à dire qu’ils ont souvent raté un job qui leur plaisait, faute d’avoir su se décider rapidement. Certains insistent même dans cette direction en prétendant que s’ils n’ont pas eu cet emploi, c’est qu’au final, c’est sûrement très bien comme ça. Ce côté fataliste a ses avantages, mais en abuser finit par leur jouer des tours.

Miguel, 59 ans, Responsable d’un centre de loisirs : réussit à assumer son point de vue dans la vie affective et familiale

Là aussi, la tendance est à la non-expression de son point de vue. Aller dans le sens de l’autre plutôt que de savoir ce qui est bon pour soi. Miguel : « Dans le couple, j’ai toujours préféré être le suiveur plutôt que le meneur. Si ma femme a envie de regarder tel film, je ne prends même pas le temps de me demander ce que j’aurais envie de voir, moi. L’idée, c’est de passer une bonne soirée et si ça consiste à regarder son film, ça ne me demande aucun effort. Sauf qu’avec le temps, ça a fini par l’agacer que je ne prenne jamais position. L’Ennéagramme a éclairé ce mode opératoire. Ce que je prenais pour une forme de gentillesse -accepter de regarder son film- était en fait une stratégie d’évitement du conflit. Dès lors, accepter de nommer mon point de vue, de prendre davantage ma place devenait un comportement sain tant pour moi que pour le couple. » Cela va prendre du temps de discerner ce que l’on veut et d’apprendre à le nommer. Peut-être que le conjoint devra accompagner cette démarche en laissant au profil Neuf plus de temps qu’à d’autres pour se positionner, mais il semble plus sain pour un couple que ce ne soit pas toujours le même qui prenne toutes les décisions.

Laura, 36 ans, ostéopathe, s’est fixée comme objectif de développement personnel d’oser prendre sa place

Il y a chez les Neuf une forme d’oubli de soi, de paresse à prendre sa place ici et maintenant. Ils se justifient en plaidant qu’ils recherchent l’harmonie, donc pas de conflit et pas de colère. Ni chez eux, ni chez les autres. Jusqu’au jour où ils risquent de découvrir le prix à payer : taire leur point de vue pour mieux écouter celui des autres finit par engendrer du malaise parce que leur colère rentrée finit par monter, jusqu’à exploser parfois. Et quand ça explose, c’est souvent à contre temps, rarement contre la « bonne » personne et surtout, ça explose si fort que ça fait des dégâts. Laura : « J’ai commencé à oser des « non » sur des petites choses pour éviter à la cocotte-minute intérieure de bouillir trop fort. L’Ennéagramme m’a aidé à comprendre tout ce qu’il y avait autour : mauvaise estime de moi, peur de m’exprimer, trop de consensus… Une fois que j’ai eu une nouvelle perspective sur moi et sur les autres, ça a été plus facile de changer de comportement. Finalement, les autres sont ravis quand je m’exprime sur mes besoins.  Même dans mon travail, je suis devenue un peu plus directive et les clients ont l’air de s’y retrouver. » La croyance que s’exprimer, c’est risquer de provoquer un conflit peut être difficile à dépasser. Souvent, la pratique d’une activité corporelle peut aider les profils Neuf à contacter leurs ressentis. Plus généralement, toute dynamique est bonne pour les sortir de leur tentation à laisser les choses se faire.